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Le travail du coroner : donner des réponses aux familles endeuillées

Médium large, ICI Première.
Audio fil du lundi 23 avril 2018

Le travail du coroner : donner des réponses aux familles endeuillées

Entrevue avec la coroner en chef, Me Pascale Descary

La femme devant un micro en entrevue
La coroner en chef du Québec Pascale DécaryPHOTO : Radio-Canada / Cécile Gladel
Médium large, ICI Première.
Médium largePublié le 23 avril 2018

« C'est un peu paradoxal, mais on travaille pour la vie, pour ultimement protéger la vie humaine », explique la nouvelle coroner en chef du Québec, Pascale Décary en ajoutant que les coroners doivent aussi expliquer le contexte de la mort à la famille.

Un coroner a le mandat de fournir cinq informations : l’identité du défunt, ainsi que le lieu, le moment, la cause et les circonstances de sa mort. Par la suite, si nécessaire, le coroner émettra des recommandations.

« Le coroner a juridiction sur l’ensemble des décès au Québec. Par contre, on ne va enquêter que sur un certain nombre [d'entre eux] », précise Pascale Décary qui a été nommée le 5 mars dernier. Pour un total de 60 000 personnes qui meurent en moyenne par année au Québec, le coroner ouvrira une enquête pour environ 4500 cas.

Un travail en parallèle des forces policières
Dans le cas récent du meurtre de la petite Rosalie Gagnon, un coroner suit ce dossier. « C’est clair qu’il y a [une enquête]. En fait le coroner va [étudier] tous les cas de mort violente, inexpliquée, obscure ou par suite de négligence. En général, les morts d’ordre naturel ne sont pas couvertes », explique Pascale Décary.

Cependant, les coroners travaillent parallèlement avec la police, car ils n’enquêtent pas dans le but de trouver un coupable, mais pour déterminer une cause.

« Le coroner n’a jamais à se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle. [...] Quand il y a des accusations criminelles et un processus judiciaire, notamment les homicides, le coroner doit faire un petit pas de recul, doit être prudent. On ne doit pas divulguer des éléments de preuve. »

— Une citation de  Pascale Décary

Dans ces cas, les rapports de coroner sont très succincts, puisqu’ils sont publics. Si le coroner donnait des éléments de l’enquête, il pourrait faire avorter le procès. « C’est un petit peu malheureux, car dans nos rapports d’investigation, on essaie d’éclairer le plus possible la famille et le public. »

Chaque coroner est autonome et indépendant, et décide d’ouvrir ou non une enquête. Ce sont les médecins ou les policiers qui les appelleront lors du constat d’une mort et lui soumettront le cas.

Le rôle de la coroner en chef est de chapeauter les coroners au Québec. La majorité des 85 coroners travaille à temps partiel. Huit d’entre eux travaillent à temps plein.