L'interdiction de la nudité dans les vestiaires de piscines publiques a fait couler beaucoup d'encre la semaine dernière et a alimenté les discussions. Les invités de Catherine Perrin parlent des façons de réagir à la pudeur dans notre société et à la peur des conséquences sur les enfants.
« Un commentaire [est] soulevé de plus en plus fréquemment [par] des parents mal à l’aise, qui ont une gêne et ne veulent pas que leurs enfants côtoient des inconnus dévêtus dans les vestiaires. » Lucie Roy, présidente de l’Association des responsables aquatiques du Québec, veut ménager les sensibilités exprimées par des usagers des piscines.
Ne pas avoir honte du corps nu
La coprésidente de l’organisme Les 3 sex*, Marion Bertrand-Huot, et l’écrivain Guillaume Corbeil affirment que le corps nu et les organes génitaux ne devraient pas être jugés comme dégoûtants. Selon eux, la honte du corps est exacerbée par l’interdiction de montrer la nudité.
« Dans ce débat, ce n’est pas le corps qui est en question, c’est le regard que portent les autres sur le corps. »
Des vestiaires familiaux comme solution?
Frédéric Boisrond rappelle le fait que les vestiaires sont sexués. Cette situation a obligé le YMCA à créer des vestiaires familiaux à la demande de parents qui étaient inconfortables lorsqu’ils amenaient des enfants au gym. Ce type de zones familiales pourrait peut-être accommoder les gens qui ont besoin de plus d’intimité.
« Dans un monde idéal, le corps nu ne devrait pas être un tabou, ne devrait pas être caché. On devrait apprendre comme société à sexualiser uniquement le contexte et non le corps. »
Invités
Lucie Roy, présidente de l’Association des responsables aquatiques du Québec
Frédéric Boisrond, sociologue, et joueur de hockey amateur depuis 25 ans. Il a aussi dirigé un YMCA durant 14 ans.
Marion Bertrand-Huot, coprésidente de l’organisme Les 3 sex*
Guillaume Corbeil, écrivain