Elles disent qu'elles n'ont pas de secret particulier, mais elles sont soupçonnées d'avoir toujours soigné leur alimentation, évité le stress et pris le moins de médicaments possible. Claire Sigouin et Madeleine Rousseau, toutes deux âgées de 102 ans, prennent la vie un jour à la fois. En compagnie de Justine Latour et de Marie Noëlle Blais, coauteures du livre Vivre cent ans, elles expliquent à Catherine Perrin pourquoi Expo 67 les a marquées et pourquoi elles préfèrent l'époque actuelle au passé.
« Après le déjeuner, je prends toujours une larme de brandy. Juste un petit verre. Ça fait digérer et ça brûle les microbes », déclare Claire Sigouin, qui conduit toujours sa voiture et qui fréquente Facebook presque chaque jour.
« Plus rien de péché »
« Disons que ça a beaucoup changé », affirme Madeleine Rousseau Berthiaume, lorsque vient le temps de comparer le nouveau millénaire à l’époque de sa jeunesse, lorsque « c’était des péchés partout ». « Aujourd’hui, il n’y a plus rien de péché. Ils arrangent ça comme ils veulent. »
Pépites et révélations
Justine Latour et Marie Noëlle Blais ont rencontré 11 centenaires québécois pour produire le livre Vivre cent ans, composé de photos et de textes décrivant l’univers de chacun de leurs sujets. « Chaque rencontre nous donnait à voir une sagesse, indique Marie Noëlle Blais. Chaque fois, il y avait une pépite, une révélation. On était toujours très exaltées quand on sortait d’une rencontre avec les centenaires. »
Justine Latour explique le choix de photos exclusivement en noir et blanc : « Le noir et blanc ramène toujours à l’essentiel. On élimine beaucoup de parasites visuels. Ça amène à se concentrer sur le portrait, sur le regard. »