Le fait d'écouter de la musique au travail serait hautement stimulant. La neuroscience, la psychologie et la sociologie tirent la même conclusion à ce sujet. Mais comme l'expliquent le musicologue Danick Trottier, la neuropsychologue Nathalie Gosselin et l'animateur Philippe Fehmiu, bien malin celui qui pourrait déterminer quel style musical favoriser.
Le géant de l'écoute en continu Spotify vient de concocter une liste de musique idéale pour le travail. Mais l'humain n'avait pas besoin de Spotify pour arriver à rythmer son travail par la musique : le musicologue Danick Trottier explique que, déjà, dans le monde traditionnel et préindustriel, « les travailleurs chantaient eux-mêmes des chansons, souvent des compositions originales, pour réguler leur travail et rythmer leur gestuelle à travers un rythme répété ».
« Les chants des esclaves dans les champs de coton du sud des États-Unis au 19e siècle sont un bon exemple de musique servant à paramétrer le travail, tout autant que les chants exécutés par les travailleurs agricoles tout en battant la terre. »
Aujourd'hui plus que jamais
L'animateur Philippe Fehmiu est en ondes tous les jours sur ICI Musique en après-midi, à l'heure où la plupart des travailleurs contemporains sont devant leur ordinateur. Il constate que, comme jadis dans les champs, la musique peut servir de stimulant et d'énergisant. Mais elle peut aussi favoriser la concentration et la sérénité d'esprit. « Entre midi et 13 h, on met de la musique plus soutenue, plus entraînante. C’est l’heure où les gens mangent devant leur bureau, nous écrivent sur les réseaux sociaux, ils sont actifs. Vers 13 h, on ralentit la cadence pour reprendre tranquillement le travail à l’ordinateur. Et entre 14 h et 15 h, on sent que les gens ont besoin d’être revigorés; ils ont envie d’un café, on remet de la musique plus active. »
Il est clair, à tout le moins, que la musique peut stimuler la cognition. « Par contre, précise la neuropsychologue Nathalie Gosselin, il n’y a pas d’étude fiable qui fait ressortir un style en particulier. Le jazz n’est pas meilleur pour étudier que le classique ou le rock. Ça dépend de la personne. Il y a une étude qui dit que pour obtenir un effet positif, il ne faut pas que ce soit trop fort ni trop upbeat. »