Un test de salive pourrait permettre d'évaluer les risques qu'une femme souffre d'un cancer du sein au cours de sa vie. C'est ce qu'indiquent les résultats, publiés hier, d'une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs de l'Université Laval, à Québec. Jacques Simard, chercheur ayant contribué à l'étude, explique à Catherine Perrin que ce test pourrait permettre de détecter 313 variations génétiques.
La nouvelle méthode a été mise au point en établissant une signature génétique d’un échantillon de 220 000 femmes, à partir de 80 études réalisées dans plus de 35 pays. « C’est vraiment la règle de l’art dans les études d’épidémiologie », dit-il, assurant que la fiabilité du test est supérieure à celle des tests génétiques de généalogie en vente libre.
Selon le Dr Simard, ce test permettra de déceler les femmes à risque, au-delà du bassin de celles qui ont des antécédents familiaux.
Prédictions plus précises
« Mes collègues au Royaume-Uni travaillaient depuis plus de 20 ans à raffiner leur modèle de prédiction de risque », raconte le professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada en oncogénétique à la Faculté de médecine de l’Université Laval. « Au départ, leur modèle était essentiellement pour les femmes qui consultaient dans les cliniques d’oncogénétique. […] La nouveauté, c’est que maintenant, on a inclus dans ce modèle la signature génomique des variations communes, donc pour l’ensemble des femmes, et aussi, on a combiné cette information aux autres facteurs de risques reconnus. [Cela] inclut les facteurs hormonaux, l’histoire familiale lorsqu’elle est disponible, mais aussi certaines habitudes de vie. »
Adapter le dépistage
Le spécialiste estime que cette approche permettra d’établir des plans de dépistage adaptés aux risques de chaque femme. « L’objectif n’est pas pour l’instant de donner un pourcentage [de risque] à la décimale près, mais plutôt d’arriver avec des catégories de risque, souligne-t-il. Les femmes qui auraient un risque légèrement plus élevé pourraient commencer [le dépistage] à 40 ans. Des femmes qui auraient un risque plus élevé pourraient débuter à 35 ans. »
Le test de salive ne devrait être passé qu’une seule fois dans la vie, et son coût pour le système de santé serait comparable à celui d’une mammographie.