Famille d'accueil pour enfants réfugiés : tendre la main au-delà des différences
Publié le 15 février 2021
Après avoir perdu des membres de leur famille lors du Génocide rwandais, un couple de Windsor a décidé d'héberger des enfants en détresse, quelle que soit leur origine. Laurent et Claudine Kayumba ont ainsi accueilli et élevé près d'une dizaine de jeunes réfugiés en plus de leurs quatre enfants.
Tout a commencé en 1998, alors que le jeune couple n’a que ses jumeaux. Il accueille d'abord une jeune fille de 12 ans qui vit aux États-Unis et qui est menacée de renvoi vers son pays d’origine le Rwanda.
On s'est posé la question si on était capables d'amener un autre enfant parce que j'étais étudiant. Mais comme nous avions perdu nos familles au Rwanda, on s'est dit que c’est une enfant qui n' a pas de parents, il n’y avait pas d’autres choix
, explique Laurent Kayumba.
Sept ans plus tard, la famille s'agrandit à nouveau. Elle accueille cette fois-ci six enfants burundais et ougandais âgés de 8 à 16 ans, malgré les relations historiquement tendues entre les pays d'origine des jeunes.
« Si les méchants tuent les enfants; comme réaction, nous devrions être capables d’aimer les enfants. C’est un autre moyen de ménager la peine. »
Toutefois, lorsqu'en 2009, la Société d’aide à l’enfance sollicite à nouveau leurs services pour héberger encore d’autres jeunes originaires du Burundi, les Kayumba décident de se donner le temps de réfléchir.
Mais face aux difficultés pour trouver une famille qui parle le kirundi, ils acceptent finalement de recueillir les enfants.
J’ai vécu l'expérience de ne pas parler la langue. L'enfant qui ne parle pas la langue et qui vient de passer une expérience traumatique on s’est dit on doit faire quelque chose. Ils pensaient [à la Société d'aide à l’enfance] envoyer les enfants en Australie, mais ça n’a pas marché, nous sommes encore ensemble
, dit fièrement M. Kayumba.
Aujourd'hui, cinq de ces enfants fréquentent encore l'école secondaire et vivent toujours chez les Kayumba. Les autres sont devenus majeurs et ont fondé leurs propres foyers.