Le sociologue Guy Rocher est surtout connu pour avoir participé à la réforme du système scolaire au Québec lors de la Révolution tranquille. À 97 ans, c'est avec une éloquence exceptionnelle qu'il s'exprime au micro d'Isabelle Craig. Il revient sur son passé au sein de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province du Québec (commission Parent). Le nonagénaire se prononce aussi sur sa biographie écrite par l'ancien journaliste de Radio-Canada Pierre Duchesne.
« En deux jours, je vivais 50 ans de ma vie presque », s’émerveille-t-il à propos de sa lecture récente du livre, dont il reste très ému.
Le sociologue dit avoir été troublé aussi par certains passages du livre. Il évoque notamment sa candidature au poste de recteur de l'Université de Montréal dans des conditions qu'il qualifie de particulières.
Il se rappelle la Révolution tranquille et les changements qu’elle a engendrés. Il cite entre autres la déconfessionnalisation des écoles, facteur essentiel dans la démocratisation du système scolaire, selon lui.
« [Il s’agissait] d’un système discriminatoire à l'endroit des filles, à l'endroit d'une grande majorité des gens, qui favorisait une élite qui pouvait aller à l'université », assure-t-il.
Guy Rocher revient aussi sur les relations qu’il entretenait avec René Lévesque et Robert Bourassa. Il expose également sa vision de la société d'aujourd'hui et conseille de s’inspirer de la France en matière de soins aux aînés.