Les baby-boomers se dirigent de plus en plus vers la retraite et laissent derrière trois générations pour se partager le marché du travail : les X, les Y (ou génération du millénaire) et les Z. Pour chacune de ces générations, les aspirations diffèrent, tout comme les forces et les méthodes de travail. Comment leurs membres réussissent-ils à cohabiter? Trois personnes tentent de répondre à la question : Charles-Antoine Crête, chef cuisinier propriétaire de trois comptoirs alimentaires et de deux restaurants; Marika Simard, employée en communications; et Éric Montigny, coauteur du livre La révolution Z.
À entendre Marika Simard, une millénariale, et Charles-Antoine Crête, un X, on comprend que ces deux générations sont faites pour s’entendre.
Pour Marika Simard, ce qui compte avant tout, c’est de vivre des choses : Je vais travailler pour pouvoir vivre des expériences, pour pouvoir voyager, pour pouvoir apprendre. Je pense que les générations avant nous vivaient davantage pour travailler. On utilise notre argent pour vivre des expériences et moins pour acquérir des choses.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a choisi de travailler en communications, un domaine plutôt instable. Pour moi, c’était plus important de vivre ma passion plutôt que de faire quelque chose de stable ou quelque chose de payant
, dit-elle.
Marika Simard estime qu’un bon patron ou une bonne patronne, c’est quelqu’un qui va reconnaître ses forces et les mettre en valeur, un peu comme un mentor. Elle affirme avoir besoin d’être valorisée pour se sentir bien dans son emploi. On veut qu’il [le patron] nous fasse grandir professionnellement, mais aussi personnellement
, souligne-t-elle.
Cela tombe bien, puisque c’est exactement ce que Charles-Antoine Crête tente de faire avec son personnel. On a toujours l’humain au centre de la gestion de notre équipe
, précise-t-il.
Le restaurateur croit qu’il est important d’accompagner les employés et employées, et de les guider dans leur apprentissage du métier. Il soutient que les X sont une génération axée sur la communication : On est un peu la génération entre les jeunes qui veulent savoir beaucoup et les vieux qui ne disaient jamais rien et qui expliquaient tout croche. On est comme le tampon, la transition pour régler les problèmes du passé et montrer au futur où on s’en va.
Et les Z, dans tout ça? À en croire Éric Montigny, ces jeunes s’apprêtent à chambouler tout le marché du travail et à bousculer les Y. Ils amènent des changements importants dans les milieux de travail, mais aussi dans la société, parce qu’ils ont des valeurs différentes de celles des générations qui les ont précédés
, soutient-il.
Éric Montigny affirme que les Z sont des adeptes de la performance, contrairement aux Y, qui sont encore loin de tout sacrifier pour le travail.