« La question du bien-être, ce n'est pas juste que les animaux doivent être en santé. [...] Aujourd'hui, on va s'intéresser à l'absence de peur [...] et aussi à la capacité de fournir un logement où les animaux pourront exprimer un maximum de comportements normaux, un environnement de vie naturel », affirme Elsa Vasseur, professeure en comportement et bien-être animal au Département des sciences animales de l'Université McGill. Au Canada, le bien-être des animaux de la ferme fait l'objet d'un travail concerté entre les éleveurs et producteurs et les chercheurs, les associations de protection des animaux et les gouvernements, note la chercheuse.
Elsa Vasseur souligne que les gens de l’industrie font « un gros travail » en ce sens, en partenariat avec tous les autres acteurs qui œuvrent au bien-être des animaux d’élevage. C’est le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) qui réunit autour d’une même table tous ces gens afin de déterminer ce qui est acceptable et inacceptable en matière de traitements accordés aux animaux de la ferme.
Par exemple, le CNSAE et les Producteurs d’œufs du Canada ont accouché l’an dernier d’un nouveau code de pratiques pour le soin et la manipulation des poules pondeuses. Ce code recommande le retrait progressif des cages classiques de façon à ce que les poules puissent jouir d’une plus grande liberté de mouvement. Au total, 50 % des cages classiques installées dans le passé seront éliminées d’ici 8 ans, et 100 % d’ici 15 ans, souhaite-t-on.
Ce code de pratiques prévoit aussi de nombreuses normes pour les perchoirs, les bains de poussière, l’éclairage, la qualité de l’air, la température, la gestion de la litière, de l’eau et de la nourriture, la santé des poules, le transport et le mode d’euthanasie.
« Le problème de la cage classique, […] c’est qu’on limite beaucoup la capacité pour un certain nombre de comportements naturels, par exemple le bain de poussière ou le perchage, etc. Donc, c’est sûr qu’il y a des logements alternatifs qui permettent aux poules d’assouvir ces comportements-là. »
Améliorer les conditions des vaches laitières
Le bien-être des vaches laitières fait aussi l’objet de nombreuses recherches et discussions au pays, note la professeure en comportement et bien-être animal. Par exemple, les acteurs québécois de l’industrie, en collaboration avec certains chercheurs, essaient de trouver des manières d’améliorer les pratiques d’élevage dans les étables à stabulation entravée, où les bêtes sont attachées et disposées en long ou en travers sur un ou deux rangs.
Selon Elsa Vasseur, le bien-être des animaux d’élevage est un sujet qui, à l'instar de la population, interpelle de plus en plus de producteurs canadiens.
« Je crois fondamentalement qu’il y a vraiment un mouvement fort au Canada où l’industrie, en partenariat avec l’ensemble des acteurs, essaie de travailler à l’amélioration des choses. »