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Les femmes autistes seraient plus nombreuses que ce qu'on croyait

L'autisme féminin et masculin ne s'exprimerait pas de la même manière, notamment pendant l'enfance.
L'autisme féminin et masculin ne s'exprimerait pas de la même manière, notamment pendant l'enfance.PHOTO : iStock
Publié le 12 septembre 2017

« L'autisme n'est pas juste une affaire d'hommes. On est en train d'étudier ça de près avec beaucoup de femmes autistes », dit le psychiatre Laurent Mottron. Le trouble du spectre de l'autisme chez les femmes est souvent non diagnostiqué, car les critères de diagnostic ont toujours été établis à partir d'observations faites chez les hommes. Or, les chercheurs commencent à réaliser que chez les femmes, l'autisme se présenterait différemment.

Depuis quelques années, des voix s’élèvent pour dénoncer le fait que de nombreuses femmes reçoivent un diagnostic sur le tard ou tout simplement erroné.

Souvent, une femme qui croit souffrir d'un trouble du spectre de l'autisme n’est pas prise au sérieux, note Laurent Mottron, titulaire d'une chaire de recherche en neurosciences cognitives fondamentales et appliquées du spectre autistique à l'Université de Montréal (UdeM).

Des certitudes ébranlées
Depuis 70 ans, les études font état d’un ratio de 4 hommes pour 1 femme en ce qui concerne le diagnostic d’autisme dit « de bas niveau ». Chez les autistes « de haut niveau », dotés d’une intelligence supérieure à la moyenne, ce ratio est établi à 9 hommes pour 1 femme.

Or, les certitudes scientifiques concernant cette prédominance masculine commencent à être ébranlées depuis 15 ans, dit Laurent Mottron. L’autisme féminin existerait autant que l’autisme masculin : il serait simplement moins flagrant et apparent aux yeux des médecins.

« Si on trouve plus d’autistes hommes que femmes, d’autant plus chez les personnes qui sont intelligentes, c’est peut-être parce que plus les femmes sont intelligentes, plus elles présentent une forme d’autisme qui va être éventuellement moins visible. »

— Une citation de  Laurent Mottron, psychiatre

Par exemple, si les garçons ont tendance à être turbulents, les filles, quant à elles, vont souvent demeurer sages. Elles camoufleraient même leurs symptômes, dit Laurent Mottron, et cela se poursuivrait à l’âge adulte. « Les femmes auraient une plus grande facilité que les hommes, ou un plus grand désir que les hommes, à correspondre aux attentes du groupe. »

Une étude en cours
Selon Laurent Mottron, de plus en plus de femmes se reconnaissent dans le spectre autistique, même si elles n’ont jamais reçu de diagnostic en ce sens en psychiatrie. Voilà pourquoi il mène le projet de recherche baptisé « L’autisme au féminin », en collaboration avec l’École des hautes études en sciences sociales, basée à Paris.

Son équipe recense actuellement des volontaires pour participer à cette étude (Nouvelle fenêtre). Jusqu’à maintenant, 450 femmes du Canada, de la France, de la Belgique, du Luxembourg et de la Suisse ont fait part de leur intention d'y participer.

« Il y a quelque chose d’important à trouver là. […] Ce que je sais, c’est qu’il existe un groupe impressionnant de femmes de très haut quotient intellectuel qui ont toutes le même vécu d’étrangeté, qui s’identifient à l’autisme, et ce qu’elles disent est crédible. »

— Une citation de  Laurent Mottron, psychiatre

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