« Les francophones [du Canada] sont moins au courant des effets néfastes [que peuvent avoir les médicaments] que les anglophones », soutient Cara Tannenbaum, du Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. C'est pourquoi elle fait la promotion de la déprescription, c'est-à-dire le fait d'arrêter de prendre un médicament lorsque ce n'est plus nécessaire.
« Le message que je veux propager, c’est qu’il faut discuter avec [un spécialiste de la santé] pour savoir si c’est le moment de déprescrire. Il ne faut pas le faire seul », insiste celle qui est derrière la création du site deprescribing.org. L’avis d’un médecin, d’un pharmacien ou d’une infirmière est essentiel, en particulier dans le cas des médicaments qui nécessitent un sevrage, comme les opioïdes et les somnifères.
Pour guider les personnes qui se demandent s’ils sont de trop grands consommateurs de médicaments, elle suggère ces cinq questions à aborder dans le bureau de consultation :
- Pourquoi est-ce que je prends ce médicament?
- Quel est le bénéfice que je peux avoir en le prenant à mon âge?
- Quels sont les effets néfastes que je peux avoir en le consommant, considérant mon âge et mes autres prescriptions?
- Dois-je continuer à prendre ce médicament? Si oui, puis-je réduire la dose?
- Quand fera-t-on le suivi?
Selon Cara Tannenbaum, les deux tiers des Canadiens de 65 ans et plus vivant à domicile prennent plus de 5 médicaments par jour, et 1 aîné sur 4 en consomme au moins 10.