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Pas toujours facile de composer avec les personnalités particulières au travail

Un homme semonce sa collègue de travail.
Les personnalités particulières représentent 15 % de la population en général.PHOTO : iStock
Publié le 8 mai 2019

« [Ils ont] un trouble d'attachement. [...] Ce sont des gens qui ont des lacunes importantes [...] dans leur capacité à réguler leurs émotions, dans leur capacité à avoir des relations harmonieuses, qui sont continuellement envahis par des émotions négatives, [...] qui sont facilement dans la rage, l'angoisse, la panique, la dépression et la honte de soi », dit Monique Bessette, psychologue clinicienne, à propos de ce qui peut caractériser les gens avec des personnalités particulières au travail. Dans un ouvrage paru récemment, elle explique comment communiquer et intervenir avec ceux et celles qui peuvent parfois nous mettre dans tous nos états au travail.

Les gens avec une personnalité particulière, selon Monique Bessette, vivent une grosse tempête de stress et d’émotions, mais ils gardent tout cela à l’intérieur, ce qui fait en sorte que lorsqu’ils sont confrontés à un stresseur, aussi banal soit-il, ils explosent. Il peut s’agir, par exemple, d’un employé qui lance son téléphone cellulaire, claque vigoureusement la porte ou encore engueule son collègue de travail pour un rien.

Monique Bessette note qu’il existe deux types de personnalités particulières : il y a tout d’abord le type narcissique. « Une personne [de ce type] a besoin de se percevoir et de se présenter aux autres comme supérieure et irréprochable. Ça, c’est le genre de personne dans une équipe qui n’est pas fiable, parce qu’elle est très centrée sur ses besoins, et perd de vue le projet commun », explique-t-elle. La personne narcissique va aussi se vanter en réunion, ou encore se présenter comme modeste et dévouée, mais elle va tout de même s’organiser pour ne pas faire le travail ennuyeux et se réserver les tâches qui lui assurent le plus de visibilité.

« Ce sont des gens qui vont renverser les rôles. Par exemple, ils vont dire aux patrons ou aux collègues quoi faire. »

— Une citation de  Monique Bessette, psychologue clinicienne

Il y a aussi les personnalités de type infantile. « Là, c’est comme le contraire : [une personne avec] cette personnalité va se présenter comme plus poche qu’elle ne l’est, c’est-à-dire démunie, pitoyable, […] et elle amène l’équipe à l’aider jusqu’à ce que l’équipe se sente irritée. On a le goût de la brasser, et on se sent devant une montagne insurmontable. »

Pas évident pour l’entourage

Bien souvent, les gestionnaires et les collègues ne savent pas comment gérer les personnalités particulières au travail. « Quand on intervient en entreprise, on rencontre des patrons qui sont devenus stressés, qui font de l’insomnie, qui sursautent quand le téléphone sonne, de peur que ce soit l’employé [en question], et le piège qui se produit le plus souvent, c’est l’évitement », explique Monique Bessette.

Selon la psychologue clinicienne, une des stratégies à adopter avec une personne à la personnalité particulière au travail est d’accueillir le sentiment que provoque en nous cette personne, et non de le réprimer.

« La première chose à faire, c’est d’accepter ce qu’on ressent, parce que les gens ne se reconnaissent pas. Les collègues et les gestionnaires doutent d’eux. Ils se disent : "Mon dieu! Est-ce que je suis une personne méchante? Je le haïs! Est-ce que je devrais être plus tolérante?" […] Il faut accepter ces émotions-là, et ensuite prendre un recul. »

— Une citation de  Monique Bessette, psychologue clinicienne