•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Début du contenu

Cannabis, alcool, loterie : quelle est la mission de santé publique de nos sociétés d’État?

Les éclaireurs, ICI Première.
Audio fil du lundi 8 avril 2019

Cannabis, alcool, loterie : quelle est la mission de santé publique de nos sociétés d’État?

Entrevue avec Bertrand Schepper-Valiquette : La mission de la société d'État

Page couverture de l'essai où plusieurs petites tirelires à l'envers laissent échapper des pièces de monnaie.
Selon Bertrand Schepper-Valiquette, la SAQ et Loto-Québec se sont éloignées de leur mission sociale pour devenir des sources d'argent public.PHOTO : Lux Éditeur
Les éclaireurs, ICI Première.
Les éclaireursPublié le 10 avril 2019

Le souci des sociétés d'État de protéger la santé publique s'est amoindri depuis les années 1980, selon Bertrand Schepper-Valiquette, chercheur à l'lnstitut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) et corédacteur de l'essai Du vin et des jeux : le virage commercial de la SAQ et de Loto-Québec. Conçues à l'origine pour être des outils collectifs au service de la population, ces organisations répondraient aujourd'hui davantage aux besoins de redevances des gouvernements.

« Plutôt que de demander aux sociétés d’État des profits, les gouvernements devraient taxer davantage les produits s’ils veulent plus de revenus », affirme Bertrand Schepper-Valiquette. Bien qu’elles génèrent annuellement plus de 2,4 milliards de dollars en redevances pour l’État québécois, la Société des alcools du Québec (SAQ) et Loto-Québec se sont éloignées de leur mission sociale pour devenir des sources d'argent public.

« Au départ, ça devait être des organismes de santé publique. On devait s’assurer – par exemple pour la SAQ – de ne pas vendre trop d’alcool [...]. De l’autre côté, avec Loto-Québec, on voulait lutter contre le crime organisé. »

— Une citation de  Bertrand Schepper-Valiquette, chercheur à l’IRIS

Ces organisations sont selon lui mises sous tension depuis les dernières années en raison de la logique marchande favorisée par les partis politiques qui se sont succédé à l’Assemblée nationale. La recherche de profits entraîne des conséquences fâcheuses pour la santé publique, notamment l’absence de ressources dont dispose Loto-Québec pour l’embauche d’inspecteurs.

« Quand on regarde par exemple les vidéopokers, il n’y a pas assez d’inspecteurs pour faire les vérifications. On force Loto-Québec à faire de plus en plus de profits. »

— Une citation de  Bertrand Schepper-Valiquette, chercheur à l’IRIS

Le chercheur voit d’un bon oeil que la totalité des profits de la Société québécoise du cannabis est remise dans un fonds pour l'éducation et la prévention. Il rappelle que le budget d’Éduc’alcool est minime en comparaison des redevances de la SAQ.