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Prévenir et traiter la sécheresse oculaire

Un homme utilisant des gouttes pour les yeux.
L’utilisation d’appareils électroniques au cours des dernières années a entraîné une hausse de sécheresse oculaire chez les plus jeunes.PHOTO : iStock / Aleksej Sarifulin
Publié le 9 avril 2019

« Comme l'arthrite, on ne peut pas se débarrasser de la sécheresse oculaire une fois qu'on l'a. » Pour Langis Michaud, professeur à l'École d'optométrie de l'Université de Montréal, avoir les yeux secs n'est pas un symptôme à prendre à la légère. Les premières manifestations de cette maladie oculaire doivent être traitées rapidement, sans quoi certaines glandes de l'œil s'atrophient et ne peuvent ensuite restaurer leurs fonctions.

« La sécheresse oculaire est une maladie due à une instabilité du film lacrymal », explique Langis Michaud. Le film lacrymal, qui constitue la première surface de l’œil, a deux fonctions : il nourrit les cellules de la cornée afin qu’elles puissent assurer une défense contre les infections et permet d’uniformiser le devant de l’œil afin de mieux réfracter la lumière.

Si ces fonctions peuvent être altérées par une maladie ou une opération chirurgicale à la cornée, elles sont la plupart du temps fragilisées par l’évaporation excessive des couches dont sont formées les larmes.

« La couche supérieure est une couche d’huile, qui dépend de petites glandes le long de nos paupières. Cette couche d’huile est très, très mince, mais elle empêche l’évaporation. Très souvent, ces glandes sont altérées et l’huile n’est plus de bonne qualité, donc les larmes s’évaporent. »

— Une citation de  Langis Michaud, professeur à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal

Prévenir plutôt que guérir

L’optométriste recommande trois solutions pour prévenir et traiter la sécheresse oculaire :

  1. Contrôler l’humidité de son environnement. Au bureau ou à la maison, il faut maintenir un bon taux d’humidité. L’achat d’un humidificateur peut être envisagé.
  2. Être prudent lors de l’achat de gouttes à la pharmacie. Si un produit indique qu’il empêche ou contrôle la rougeur des yeux, c’est qu’il contient des agents chimiques agissant sur les vaisseaux sanguins pour les fermer. « [Ce phénomène] va entraîner un effet rebond, et là, la rougeur revient plus vite, et on est obligé de se remettre des gouttes tout le temps », explique le professeur.
  3. Consulter un optométriste. Dès l’apparition d’un symptôme, il faut consulter un professionnel pour obtenir un bon diagnostic.

Le recours à une chirurgie au laser est dans tous les cas à éviter tant que la cause de la sécheresse oculaire n’est pas déterminée, sinon « l’opération va juste empirer le phénomène », précise Langis Michaud.

Les jeunes de plus en plus atteints

Les risques d’être atteint par la maladie augmentent avec l’âge et touchent particulièrement les femmes après la ménopause. Toutefois, l’utilisation d’appareils électroniques au cours des dernières années a entraîné une hausse de la sécheresse oculaire chez les plus jeunes.

« De plus en plus, on voit les jeunes de 16 à 25 ans arriver avec des symptômes sévères de sécheresse oculaire. Pourquoi? Parce que quand on regarde de près un écran ou un livre, on cligne des yeux cinq fois moins que normalement. Et quand on ne cligne pas assez des yeux, nos larmes s’évaporent avant d’être renouvelées. »

— Une citation de  Langis Michaud, professeur à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal

Une bonne hygiène oculaire est donc primordiale pour prévenir le développement d’une sécheresse oculaire. Le clignement régulier des yeux fait partie de cette hygiène, car comme le rappelle Langis Michaud à propos du corps humain, « quand on ne se sert pas de quelque chose assez souvent, ça dépérit! »