L'usage du cannabis à des fins récréatives sera légal au Canada à partir du 17 octobre. L'omnipraticien Simon-Pierre Landry estime que cette légalisation est une bonne chose si des mesures pour réduire les méfaits de la consommation de cannabis sont appliquées. Il fait le point sur les cas de psychoses toxiques liées à la consommation de cannabis et sur la manière de traiter ces patients aux urgences des hôpitaux.
Comment la légalisation du cannabis récréatif a-t-elle changé la donne ailleurs dans le monde? Simon-Pierre Landry donne l’exemple du Colorado, qui l’a légalisé en 2014. Selon une étude récente, le nombre de patients qui se rendent aux urgences des hôpitaux pour des intoxications au cannabis a doublé entre 2014 et 2017, mais les statistiques ne sont pas affolantes : le total des visites dans les urgences de cet État causées par de telles intoxications est passé de 0,02 à 0,04 %.
Simon-Pierre Landry tempère également la gravité des cas d’intoxication qui, souvent, sont négligeables sur la santé humaine.
Comment agit le cannabis sur l’humain?
Le cannabis est un psychotrope, dont une des molécules, le THC, interfère avec les neurones du cerveau et influence la perception ainsi que les sensations humaines.
Le THC peut également causer une psychose toxique – « une déconnexion avec le réel », explique Simon-Pierre Landry – menant à des hallucinations et à des délires organisés.
L’alcool, les amphétamines (un véritable fléau) et le THC consommé sous la forme d’aliments sont les principaux cas de psychoses toxiques qu’on voit dans les urgences, informe Simon-Pierre Landry.
La schizophrénie?
Plusieurs parents craignent que leurs enfants, à l’aube de leur majorité, développent des symptômes de schizophrénie après avoir consommé du cannabis. Simon-Pierre Landry souligne que « la maladie mentale, en général, regroupe des facteurs génétiques, environnementaux et sociaux ». Le THC devient « un facteur de risque qui peut mener à la maladie mentale, dont la schizophrénie » et donc « oui, il y a quand même un lien ».
Une étude menée par le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine démontre que le THC a un effet sur l’apprentissage. Les jeunes de moins de 21 ans ne devraient donc pas en consommer, résume Simon-Pierre Landry. « Ce n’est pas une substance banale. »