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Histoire de l'orgasme : le point G, prolongation du clitoris

Portrait d'une jeune femme en extase. Certaines recherches tendent à prouver que le point G ne serait en fait que le prolongement du clitoris, ce qui pourrait remettre en question les croyances entourant les orgasmes dits clitoridiens ou vaginaux.
Certaines recherches tendent à prouver que le point G ne serait en fait que le prolongement du clitoris, ce qui pourrait remettre en question les croyances entourant les orgasmes dits clitoridiens ou vaginaux.PHOTO : Getty Images / mtoome
Publié le 19 décembre 2017

Les dernières recherches sur la sexualité tendent à démontrer que le fameux point G chez les femmes serait en fait la prolongation du clitoris. Jeudi sera la Journée mondiale de l'orgasme et notre chroniqueuse et sexologue Geneviève Labelle profite de l'occasion pour raconter l'histoire de ce plaisir grandiose.

Le mot « orgasme » aurait une racine étymologique signifiant « être enflé » ou « être rempli de désir amoureux », explique la sexologue. Si l’orgasme a longtemps été confiné à une fonction biologique, le 20siècle a bousculé ces idées reçues.

À la fin du 19siècle, le vibrateur a été inventé par un jeune gynécologue. Dans la clinique où il pratiquait, ses collègues plus âgés avaient l’habitude de provoquer manuellement des orgasmes chez les patientes, puisque à l’époque, l’orgasme était considéré comme un remède à l’hystérie. Le jeune gynécologue, particulièrement beau, paraît-il, attirait beaucoup plus de clientes que ses collègues, ce qui a fini par lui créer des maux aux muscles de l’avant-bras. Il a donc inventé un appareil pour s’éviter autant d’efforts physiques en clinique.

Quelques années plus tard, dans les années 20, Freud a modifié l’interprétation de la sexualité humaine basée uniquement sur la reproduction de l’espèce en misant sur l’importance de la jouissance. La sexualité est d’ailleurs présente dans la plupart de ses études sur la psychiatrie. Que cette sexualité soit réprimée ou non était une variable importante dans son analyse de la psyché humaine.

Un de ses élèves, William Reich, a aussi placé la sexualité au centre de la vie sociale et psychique. Il affirmait même que si la sexualité n’était pas exprimée, elle allait provoquer une stase libidinale provoquant ce qu’il nommait la « peste émotionnelle » (absence de préliminaires, absence de tendresse, etc.). Il a d’ailleurs été l’un des premiers scientifiques à considérer la sexualité comme une relation d’échanges entre alter ego et non comme un rapport de force.

Des années 30 à 50, Alfred Kinsey a poussé l’analyse plus loin encore et a perçu dans l’orgasme un caractère bienfaiteur, contrairement à sa mauvaise réputation, et a marqué ainsi une rupture totale avec les croyances scientifiques du siècle précédent. C’est aussi lui qui a inventé la célèbre échelle de Kinsey, qui place les orientations sexuelles des humains sur un spectre plutôt que de les classer selon deux catégories. Les humains ont ainsi des désirs qui, selon lui, oscillent entre l’homosexualité et l’hétérosexualité, sans nécessairement être totalement l’un ou l’autre.

Reproduction en trois dimensions du clitoris, conçue pour des classes d'anatomie humaine.

iStock / josefkubes

Aujourd’hui, les chercheurs se penchent plutôt sur l’orgasme féminin et son utilité biologique. Certaines théories posent l’hypothèse que l’orgasme aurait déclenché l’ovulation chez les femmes à une certaine époque passée. D’ailleurs, comme le souligne Mme Labelle, des recherches tendent maintenant à prouver que le point G ne serait en fait que le prolongement du clitoris, ce qui remet en question toutes les croyances entourant les orgasmes dits clitoridiens ou vaginaux.