L'idée du professeur en zoologie Alfred Kinsey héritée des années 1950 voulant que l'homme atteigne son apogée sexuel à 18 ans et la femme, à 30 ans doit être balayée du revers de la main, plaide la sexologue Geneviève Labelle. « On n'a pas besoin de se préoccuper de ce concept-là. [...] On nage en pleins clichés. L'apogée sexuel peut être à n'importe quel moment de la vie et peut être à plusieurs moments de la vie aussi. »
« Alfred Kinsey a attribué le pic hormonal au pic sexuel. Une des choses que j’aime bien répéter, c’est que nous ne sommes pas que nos hormones. Oh non! »
« Ce que ces clichés-là laissent sous-entendre, c’est que mon apogée sexuel va me tomber dessus à 18 ans ou à 30 ans. […] Mais dans la vraie vie, ce n’est pas un cadeau qui arrive à un âge donné : c’est la suite logique des expériences vécues, de la connaissance de soi, de la confiance en soi, de la capacité à s’abandonner ou pas, de la capacité à ressentir les sensations physiques, etc. », note Geneviève Labelle.
Cette dernière raconte avoir reçu de nombreuses patientes dans la trentaine qui s’inquiétaient de ne pas vivre leur apogée sexuel comme le voudraient les théories d’Alfred Kinsey.
Geneviève Labelle rappelle à ces femmes que le cheminement vers la satisfaction sexuelle en est un personnel. La sexologue fait aussi remarquer qu’il est tout à fait possible et normal qu’une femme de 30 ans qui a deux enfants et une carrière professionnelle exigeante, et qui ne dort pas beaucoup la nuit, ait momentanément une panne de désir.