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L’effet nocebo : quand ignorer les effets d’un traitement est préférable

Le pharmacien Jean-Philippe Pilon
Le pharmacien Jean-Philippe PilonPHOTO : Radio-Canada / Julien Lamoureux
Publié le 8 mars 2017

Dans le domaine de la santé, parfois, « ce qu'on ne sait pas ne peut pas nous faire mal », dit en souriant le pharmacien Jean-Philippe Pilon. Il fait référence à l'effet nocebo, c'est-à-dire l'occurrence d'effets secondaires indésirables provoquée par la simple connaissance, chez le patient, de leur possibilité. C'est en fait l'opposé de l'effet placebo.

Ceci pose un dilemme aux professionnels de la santé. « Je dois informer mes patients [à propos de ce que je leur administre], mais en tenant à le faire, je peux augmenter leurs chances [de souffrir d’effets secondaires néfastes] », résume le chroniqueur. Il note que les personnes qui le consultent peuvent demander elles-mêmes de ne pas être mises au courant de la liste de ces effets ou attendre après la consommation du médicament ou l’utilisation du traitement avant de la consulter.

Moins connu que son antonyme, l’effet nocebo a tout de même été démontré à plusieurs reprises. Jean-Philippe Pilon mentionne quelques exemples :

  • Dans un groupe d’hommes ayant essayé un médicament pour la prostate, 44 % de ceux qui avaient été avertis des risques de problèmes érectiles ont dit en souffrir, tandis que seulement 15 % des autres, qui n’étaient pas au courant de cet effet, l’ont ressenti.
  • On a donné une pilule de sucre à des gens en leur faisant croire qu’elle contenait du lactose et 44 % des personnes intolérantes au lactose ont eu des problèmes digestifs, contre seulement 26 % des personnes non intolérantes.
  • Quand on dit à des femmes qui accouchent que l’épidurale les engourdira et les soulagera, leur niveau de douleur est de 3 sur 11 en moyenne. Celles à qui on dit que la piqûre fera mal témoignent quant à elles d’une douleur de 5 sur 11.