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La méthode de Marie Kondo rend-elle plus heureux?

Une femme se tient debout devant une table sur laquelle sont posées six boites de carton. Elle pointe l'intérieur de l'une de celle-ci.
En juillet dernier, Marie Kondo a présenté sa nouvelle ligne de boîtes d'entreposage lors d'un événement médiatique à New York. Chacune de ces boîtes se vendent 89 $ US.PHOTO : Associated Press / Seth Wenig
Publié le 14 février 2019

La célèbre Japonaise Marie Kondo présente une série télé sur sa méthode de rangement qui propose de repenser notre relation aux objets. Fabien Durif, directeur de l'Observatoire de la consommation responsable de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), croit aux vertus apaisantes du rangement, même s'il est critique de certains aspects de la série.

La méthode Konmari, contraction des noms Kondo et Marie, est d’abord devenue célèbre après la publication du livre La magie du rangement, vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans une quarantaine de pays. Tout comme dans la série télé lancée il y a quelques semaines (Nouvelle fenêtre), elle y propose de repenser notre relation aux objets pour ne garder que les choses que nous jugeons essentielles à notre vie.

« Il y a des études qui ont montré que ranger apporte de la joie », souligne le professeur de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.

Se débarrasser des bidules dont on n’a plus besoin, c’est d’ailleurs dans l’air du temps, rappelle Fabien Durif, alors que l’on remet de plus en plus en question la surconsommation et la société de consommation en général. Sa technique serait ainsi à l’image d’un certain changement profond qui s’opère dans la société où la qualité de vie serait plus importante que la quantité d’objets qu’on possède.

« On évalue qu'il y a plus de 300 000 objets dans une maison moyenne américaine. »

— Une citation de  Fabien Durif, directeur de l'Observatoire de la consommation responsable de l'UQAM

Dans un rituel presque méditatif, elle propose de faire le ménage par le vide et de garder seulement les objets qui procurent une « étincelle de joie ». « Si vous ne ressentez pas une étincelle de joie, vous n’avez pas besoin de cet objet », explique Fabien Durif à propos de cette méthode à la mode. La Japonaise propose aussi de faire tout son rangement d’un seul coup et d’y aller en ordre, à commencer par les vêtements, puis les livres et enfin les papiers et les autres objets. Elle refuse ainsi l’idée de ranger une pièce de la maison à la fois.

Le fantasme de l’ordre

Cependant, dans une société axée sur la performance, Marie Kondo crée aussi de nouveaux besoins, selon le professeur de l’UQAM. À force de voir des environnements de vie trop parfaits dans la série, on risque de se comparer et même de se culpabiliser.

« Donc, elle vous apporte la solution au problème qu’elle a créé elle-même. »

— Une citation de  Fabien Durif, professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM