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La musicothérapie et ses bienfaits

Les années lumière, ICI Première.
Audio fil du dimanche 19 août 2018

La musicothérapie et ses bienfaits

Les bienfaits de la musicothérapie : Les détails avec David Savoie

Un médecin joue du ukulele
De nombreuses recherches ont démontré les bénéfices de la musicothérapie.PHOTO : getty images/istockphoto / Artfully79
Les années lumière, ICI Première.
Les années lumièrePublié le 19 août 2018

La musique comme traitement médical ? C'est quasiment ce que font des centaines de musicothérapeutes au pays. Mais détrompez-vous, il ne s'agit pas seulement de faire jouer de la musique classique à des patients... Entretien avec Guylaine Vaillancourt, directrice du département des thérapies par les arts à l'Université Concordia, et musicothérapeute.

« Dans le fond, c'est travailler la relation thérapeutique à travers l'utilisation de la musique avec des techniques spécifiques en musicothérapie », explique-t-elle. Deux grandes méthodes sont utilisées: réceptives ou actives. L'une implique d'écouter de la musique, l'autre, de jouer des instruments. « Parfois, on va faire écouter de la musique, dans un contexte palliatif. Mais il y a une grosse partie où c'est plus une méthode active, où on utilise des instruments de musique, de percussions principalement, parce qu'on a pas besoin de connaître la musique. »

Le musicothérapeute Charles-Antoine Thibeault et le petit Christian, lors d'une séance.

Radio-Canada / David Savoie

En Amérique du Nord, les balbutiements de la musicothérapie se font durant la Seconde guerre mondiale. « Les vétérans avaient beaucoup de souffrance, physique et psychologique. On ne connaissait pas le stress post-traumatique à l'époque. Les infirmières ont commencé à utiliser la musique en plus des médicaments, et elles se sont rendues compte qu'il y avait des effets, que ça améliorait l'humeur, ça diminuait la douleur. Et à partir de là, on a commencé à développer des programmes », explique Guylaine Vaillancourt.

Les musicothérapeutes vont se spécialiser en fonction de leurs intérêts: que ce soit de travailler avec des jeunes ou des personnes âgées, dans les écoles ou dans le milieu de la santé, et certains travaillent aussi avec des militaires. « C'est vraiment la jonction entre l'art et la science », dit Guylaine Vaillancourt. Les thérapeutes doivent être musiciens, mais « tout ce qu'on fait est basé sur de la recherche », poursuit-elle.

Christian, un petit garçon de 5 ans, apprécie toujours ses sessions de musicothérapie au centre de pédiatrie sociale, à Ville Saint-Laurent, à Montréal. Jouer des instruments le rend heureux, dit-il, après avoir chanté une chanson avec le musicothérapeute Charles-Antoine Thibeault. Il avait des problèmes de gestion de colère. La musicothérapie lui a permis de développer une meilleure estime de soi, souligne Charles-Antoine Thibeault. D'autres enfants du centre

De nombreuses recherches ont démontré les bénéfices de la musicothérapie: une étude récente indique par exemple que de la musique harmonieuse peut réduire la perception de la douleur chez les nouveaux-nés. D'autres scientifiques ont démontré, avec leurs travaux, que la musicothérapie peut avoir des effets bénéfiques sur l'humeur et la dépression. Mais d'autres études viennent questionner certains des bénéfices supposés de cette approche, notamment pour les enfants autistes. Pour Guylaine Vaillancourt, la recherche dans le domaine s'avère complexe. Elle note deux problèmes par rapport aux recherches en musicothérapie: parfois, dans une recherche sur le sujet, il n'y a pas de musicothérapeute d'impliqué, et la professeure souligne aussi qu'il y a beaucoup de variables - le type de musique, l'échantillon, le type de diagnostic - des facteurs qui influencent les résultats de recherche. « Il y a des choses qu'on observe au niveau empirique, mais parfois, peut-être que la méthode quantitative n'arrive pas à aller chercher les réponses », affirme la professeure. D'où le besoin de poursuivre les recherches supplémentaires.