Des centaines de sébastes nagent dans les nombreux bassins de l'Institut Maurice-Lamontagne, situé à Mont-Joli, dans l'est du Québec. Des chercheurs étudient comment leur métabolisme pourra composer avec les diverses modifications climatiques qui risquent de survenir dans leur habitat. Gino Harel explique leurs travaux.
La pêche commerciale au sébaste fait l’objet d’un moratoire depuis 1995 dans la zone qui englobe le golfe du Saint-Laurent. Ces dernières années cependant, les stocks de ce poisson de fond ont augmenté de manière fulgurante, surtout pour l’espèce connue sous le nom de sébaste atlantique.
Les sébastes vivent habituellement à des profondeurs de 200 à 500 mètres. Des chercheurs qui les étudient ont cependant repéré un endroit, dans la région des Escoumins, sur la Côte-Nord, où ils sont nombreux, même à seulement 30 mètres de profondeur.
C’est là que des plongeurs de l’institut de recherche de Pêches et Océans Canada vont capturer les poissons qui servent à l’étude de l’espèce.
Les conditions de l’eau des bassins dans lesquels ils sont ensuite installés peuvent être modifiées. Les chercheurs peuvent en augmenter la température, par exemple, et même modifier son taux d’oxygène dissous et son acidité d'un bassin à l'autre.
Les sébastes sont ensuite soumis à des analyses de respirométrie, afin de déterminer comment leur métabolisme réagit à ces conditions changeantes. En plus des expériences en bassin, d'autres tests sont également effectués in situ, là où les poissons sont capturés.
Ces travaux et les données qui en résulteront visent à mieux comprendre l’espèce et pourraient guider Pêches et Océans Canada dans le contexte d’une éventuelle réouverture de la pêche commerciale au sébaste dans le golfe du Saint-Laurent.