La Maison-Blanche a émis une directive la semaine dernière pour obliger les chercheurs dont les travaux sont financés par des fonds fédéraux à rendre leurs articles accessibles au public dès leur publication. La nouvelle est passée sous le radar de la plupart des médias, mais elle été l'objet de nombreux articles et éditoriaux dans les revues et journaux scientifiques. Alexandre Touchette a voulu savoir quel effet pourrait avoir cette annonce sur l'écosystème des revues savantes.
La mesure vise à assurer aux contribuables américains un accès sans délai à tous les travaux de recherche qu’ils financent avec leurs impôts. L'objectif est d’assurer une plus grande circulation des dernières avancées scientifique en mettant fin aux embargos qui permettent aux revues de restreindre pendant un an le contenu des articles à leurs abonnés.
On cite entre autres le besoin de favoriser l’innovation pour lutter contre la crise climatique et le précédent établi pendant la pandémie de COVID-19 lorsque les éditeurs avaient été forcés de lever ces embargos pour accélérer la recherche et le développement de vaccins et de traitements.
Donc, à partir de 2026, les résultats de tous les travaux de recherche financés par les fonds publics américains devront être archivés dans un dépôt centralisé, c'est-à-dire sur un serveur accessible sans frais via un site Internet. Une obligation qui va dans le sens de plusieurs mouvements menés par des universitaires qui tentent ouvertement de briser l’oligopole formé par les cinq ou six plus grands éditeurs privés, qui contrôlent près de 60 % des revues scientifiques dans le monde et qui exigent des frais d'abonnement jugés exorbitants.