Le diagnostic de certaines maladies psychiatriques comme la schizophrénie et la bipolarité est un long processus qui s'étend souvent sur plusieurs années. Pour faciliter le dépistage et le traitement préventif de ces maladies, de nombreuses équipes tentent de trouver des biomarqueurs qui leur sont associés. Alexandre Touchette nous présente trois technologies employées dans des tests qui pourraient aider les médecins à mieux suivre leurs patients.
Inter-Phase Analytics est une entreprise de Québec qui élabore un test compagnon pour détecter des biomarqueurs de la maladie bipolaire. La méthode consiste à prélever des cellules de peau qui sont ensuite analysées par microscopie holographique numérique avec une résolution d’une dizaine de nanomètres. Cette précision a permis de comparer des cellules de patients bipolaires et de patients témoins pour repérer des biomarqueurs cellulaires de la maladie.
Une autre entreprise québécoise, DiaMentis, mène déjà des études cliniques pour valider un test qui repose sur l'électrorétinogramme, soit la mesure des réactions de la rétine à des impulsions lumineuses. Un logiciel analyse ensuite cette activité électrique pour en tirer des descripteurs associés à des éléments propres à certaines pathologies comme la dépression, la bipolarité, la schizophrénie et même des maladies neurologiques comme l’alzheimer et le parkinson.
Aux États-Unis, l’entreprise MindX vient de commercialiser des tests qui reposent sur la détection de biomarqueurs sous forme d’ARN présents dans le sang des patients. Cette technologie est basée sur des travaux menés depuis une vingtaine d’années à l’école de médecine de l’Université de l’Indiana qui ont permis de déterminer des groupes de biomarqueurs associés à six maladies psychiatriques. Selon l’entreprise, ces marqueurs sont prédictifs de la gravité de la maladie et de la détérioration de l’état du patient.