Après avoir stagné pendant quelques décennies au Québec, l'élevage de poissons connaît un renouveau grâce aux systèmes de bassins en circuit fermé. L'aquaponie, qui permet de cultiver des plantes maraîchères en les fertilisant avec les déjections des poissons, est au cœur de ce mouvement. Alexandre Touchette a visité les installations d'ÉAU, une entreprise montréalaise qui s'est lancée dans la domestication de deux espèces de poissons indigènes du Québec.
Le laboratoire d’ÉAU, l’acronyme d’Écosystèmes alimentaires urbains, est installé au troisième étage d’un bâtiment commercial de Montréal où l’entreprise offre des services d’accompagnement pour le démarrage de fermes d’aquaponie. L’un de leurs projets de recherche vise à domestiquer la perchaude et le doré, deux espèces très prisées des consommateurs, mais qui, au Québec, sont seulement élevées en étangs extérieurs pour l’ensemencement des lacs.
ÉAU est la première entreprise au Québec à tenter d’adapter ces espèces aux conditions d’élevage des systèmes aquaponiques commerciaux. L’eau des bassins de poissons est traitée dans un système de minéralisation avant d’être envoyée dans des étagères de culture hydroponique pour fertiliser des plantes maraîchères et des fines herbes. Ce système à recirculation peut être exploité en ville et dans les endroits où les rejets d’eaux usées chargées en fertilisant ne sont pas tolérés.