Alors que la quatrième vague de COVID-19 commence à déferler, les enfants sont de plus en plus nombreux à contracter la maladie. La semaine dernière, les États-Unis ont rapporté 255 000 nouveaux cas chez les moins de 18 ans, qui comptent maintenant pour le quart des nouvelles infections. Au Québec, les services de garde rapportent 16 % des éclosions, le secteur le plus touché après les milieux de travail. C'est dans ce contexte que nous abordons avec Alexandre Touchette la question de la vaccination des enfants de moins de 12 ans.
Pfizer et Moderna, qui fabriquent des vaccins à ARN messager, ont lancé en mars leurs essais cliniques pour les enfants de 6 mois à 11 ans. Pfizer espère être en mesure de publier ses résultats pour les 5 à 11 ans d’ici la fin du mois. Les résultats pour les 2 à 5 ans devraient suivre rapidement, et ceux pour le groupe de 6 mois à 2 ans pourraient arriver d’ici novembre. Il faudra ensuite plusieurs semaines avant que ces données soient analysées par Santé Canada et le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA), et l'on ne s’attend pas à ce qu’une autorisation soit émise avant la fin de l’année 2021 ou le début de 2022.
Dans tout le débat qui entoure la vaccination, on entend des gens dire qu’on ne devrait pas vacciner les jeunes enfants parce que les risques qu’ils souffrent de complications de la COVID sont très faibles. Il est vrai que les risques sont faibles, mais ils sont loin d’être nuls, et les conséquences peuvent être dramatiques, comme a pu le constater le Dr Christos Karatzios à l'Hôpital de Montréal pour enfants. Ce spécialiste en infectiologie pédiatrique rappelle que les enfants infectés par le SRAS-CoV2 peuvent développer le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants ou un type de fatigue chronique associée aux formes longues de la COVID-19.
Les éthiciens rappellent aussi que l’on pourrait décider de vacciner les enfants pour des raisons altruistes pour réduire les risques qu’ils transmettent la COVID-19 à des personnes plus vulnérables. On peut prendre l’exemple du vaccin contre la rubéole, qui est obligatoire en France et qui fait partie du programme d’immunisation infantile au Québec. La rubéole ne représente pas vraiment de danger pour les enfants, mais on vaccine ceux-ci pour obtenir une immunité de groupe et protéger les femmes enceintes parce que ce virus peut provoquer de graves malformations chez le fœtus.