Un an et demi après l'incendie qui a ravagé le toit de Notre-Dame de Paris, un colloque s'est déroulé cette semaine pour faire le point sur un énorme chantier scientifique qui a été lancé à la suite de cette catastrophe. Plus de 175 scientifiques ont entrepris des dizaines de projets de recherche pour appuyer les travaux de restauration et profiter de cette catastrophe pour faire avancer les connaissances sur les cathédrales médiévales. Alexandre Touchette nous en présente les grandes lignes.
Le chantier scientifique est divisé en huit groupes de travail. Un premier axe divise le travail selon les matériaux : un groupe étudie le bois de la charpente et un autre s’intéresse aux métaux, tandis qu'un troisième analyse l’état des pierres et qu'un quatrième examine le verre des vitraux. Il y a aussi le groupe qui étudie la structure du bâtiment; il rassemble surtout des ingénieurs tentant d’évaluer l’état des voûtes endommagées par le feu.
Une autre équipe gère la gigantesque masse de données numériques générée par la modélisation 3D du bâtiment, de même que le classement des photos et de tous les vestiges récoltés dans les débris depuis l'incendie. De leur côté, des acousticiens utilisent un modèle 3D de l’acoustique de la cathédrale, créé avant l’incendie, pour guider les travaux de reconstruction et pour tenter de retrouver le son perdu de Notre-Dame.
Un dernier groupe s'intéresse à l’anthropologie de l’émotion patrimoniale associée à l'incendie d’un symbole si important pour la France. Ces 175 chercheurs du chantier scientifique s’ajoutent aux autres experts qui étudient les causes de l’incendie et à toute l’équipe chargée de planifier la sécurisation et, éventuellement, la restauration du bâtiment.