Arrivées sur le marché canadien il y a une dizaine d'années, les cigarettes électroniques ont été présentées comme des produits moins néfastes pour la santé que le tabac. Or les études sur les effets du vapotage commencent à s'accumuler, et le portrait qui en émerge est de plus en plus inquiétant. Alexandre Touchette s'est intéressé à deux articles publiés récemment par des chercheurs de l'Université Laval qui confirment que le vapotage est loin d'être inoffensif.
Si la cigarette électronique est vendue comme une méthode efficace pour se sevrer de la nicotine, la moitié des vapoteurs continuent pourtant de fumer la cigarette. Pour cette raison, l'équipe du Dr Mathieu Morissette, de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, a voulu mesurer l’effet combiné de ces deux types d’expositions sur des souris de laboratoire. Ils ont constaté que l’horloge moléculaire qui contrôle l'expression des gènes des poumons des souris exposées à la cigarette et au vapotage était décalée par rapport aux rongeurs qui avaient été mis en contact seulement avec le tabac. Ces mêmes souris avaient aussi un niveau réduit d’immunoglobulines, une famille d'anticorps qui joue un rôle important dans la réponse immunitaire.
Une autre étude menée à l’Université Laval, sous la direction de Mahmoud Rouabhia, portait sur des cellules épithéliales du nez cultivées en laboratoire et ensuite exposées à la fumée de cigarette électronique. Les chercheurs ont constaté que la viabilité des cellules soumises au vapotage était réduite et que la structure de la muqueuse nasale recréée en laboratoire était désorganisée. Le niveau de cytokine dans les cellules augmentait aussi, ce qui indique que le vapotage cause un stress pouvant entraîner l’inflammation des cellules épithéliales. Ces observations laissent croire que le vapotage pourrait avoir des effets à long terme sur la santé.