On a beaucoup parlé, depuis le début de la pandémie, des problèmes respiratoires causés par la COVID-19, mais plus le temps passe et plus on se rend compte qu'une proportion importante des personnes qui contractent la maladie souffrent de symptômes neurologiques et neuropsychiatriques. Alexandre Touchette s'est intéressé cette semaine à ces manifestations de la maladie.
Plusieurs études de cas publiées à l'hiver ont rapporté des complications d’ordre neurologique associées au virus SRAS-CoV-2, mais une étude britannique publiée dans la revue The Lancet Psychiatry est la première à rapporter les résultats d'un programme de surveillance national pour ce type de complications.
L’article compile les complications neurologiques rapportées chez 150 patients traités aux soins intensifs au Royaume-Uni. Les plus courantes – dans 62 pour cent des cas – étaient liées à des problèmes cérébrovasculaires, par exemple des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des hémorragies cérébrales et des vasculites, c'est-à-dire l'inflammation des vaisseaux sanguins du système nerveux central.
L'autre grande catégorie de complications est associée à des altérations sévères de l'état mental chez 30 pour cent des patients. Vingt-trois pour cent de ces problèmes mentaux étaient causés par des atteintes cérébrales, dont des encéphalites, alors que 60 pour cent des patients de cette catégorie souffraient de problèmes psychiatriques (notamment des psychoses, de la démence ou des épisodes maniacodépressifs).
Certains de ces patients continuent de souffrir d'une fatigue extrême, de problèmes de concentration et de maux de tête des semaines, voire des mois après avoir contracté la COVID-19. L'activité physique (même légère) et les efforts cognitifs, comme le simple fait de remplir un formulaire, peuvent aussi déclencher des malaises. De tels symptômes laissent croire que le virus a causé chez ces patients une encéphalomyélite myalgique, une maladie aussi connue sous le nom de syndrome de la fatigue chronique.