C'est un débat qui n'est pas nouveau, mais qui a refait surface, cette semaine, dans une lettre signée par 239 scientifiques au sujet du potentiel de transmission aérienne de la COVID-19. Les signataires de la lettre, publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, ont été interviewés dans de nombreux médias, et leur sortie a forcé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à réagir. Alexandre Touchette s'est penché sur cette controverse.
Ces scientifiques estiment qu’il faudrait s’assurer d’avoir une ventilation suffisante dans les bâtiments pour prévenir une transmission aérienne de la COVID-19, en particulier dans les hôpitaux, les milieux de travail, les écoles et les résidences pour personnes âgées. Les systèmes de ventilation devraient idéalement être équipés de systèmes de filtration ou de désinfection par ultraviolets, et les grands rassemblements dans les transports en commun et les édifices publics devraient être évités.
Même s’ils craignent que les accumulations d'aérosols dans les endroits mal ventilés contribuent à la transmission de la maladie, les signataires reconnaissent que l’air n’est pas le mode principal de transmission de la COVID-19. Ils pointent toutefois vers des études qui ont détecté le virus dans les conduits de ventilation et sur des surfaces ne pouvant être atteintes que s’il était transporté par des aérosols, c'est-à-dire de très petites gouttelettes de moins de 5 microns.
Dans une mise à jour de ses recommandations sur les modes de transmission de la COVID-19 publiée jeudi, l'OMS a revu sa position précédente selon laquelle le risque de transmission aérienne survenait seulement lors d'interventions médicales qui génèrent des aérosols, par exemple l'intubation. L’agence internationale considère maintenant que le risque de transmission aérienne ne peut être exclu dans des lieux fermés mal ventilés où un grand nombre de gens sont rassemblés pour de longues périodes, comme les restaurants, les bars ou les lieux de culte. L’OMS a toutefois fait preuve d’une certaine retenue en ajoutant que l'on ne pouvait exclure que la transmission dans ces endroits se fasse par des surfaces contaminées. L’organisme considère que les grosses gouttelettes et les contacts directs et indirects demeurent la principale voie de transmission de la COVID-19.