Alors qu'à bien des endroits dans le monde, les autorités optent pour la manière forte pour contrer la vague d'hésitation envers les vaccins, le Québec détonne. C'est en effet sur la conversation qu'on mise, dans la Belle Province, pour redonner confiance aux parents.
Ailleurs, les vaccins obligatoires et d’autres approches contraignantes ont permis de relever la couverture vaccinale. Mais on s’inquiète d’un ressac. Après tout, c’est un effritement de la confiance des parents qui est à la racine du problème, et forcer la vaccination pourrait alimenter le problème.
À Sherbrooke, le Dr Arnaud Gagneur a lancé un projet, il y a 10 ans. Sur la base de ses recherches, il a voulu organiser des conversations sur la vaccination avec les nouveaux parents, à l’hôpital, dès la naissance de leur enfant.
L’approche douce, à contre-courant
Cette approche dès la maternité, elle repose sur la technique de l’entretien motivationnel, une façon de faire étudiée par les psychologues depuis 30 ans en relation d’aide, et notamment dans le traitement de la toxicomanie.
Plutôt que de dire quoi faire aux parents, on les écoute. On part de leurs questions, de leurs craintes, de ce dont ils veulent parler pour les sensibiliser. On ne les juge pas et, surtout, on part du principe que la décision de vacciner ou non leur appartient.
Résultat? Deux ans plus tard, les enfants des parents qui ont vécu cette rencontre d’une demi-heure sont significativement plus nombreux à être vaccinés.
Ces résultats saisissants ont convaincu Québec d’implanter ces rencontres dans toutes ses maternités. Des gouvernements et des équipes de recherche du monde entier veulent reproduire le modèle chez eux.