Les parents ambivalents quant à la vaccination semblent être de plus en plus nombreux dans le monde. Pour éviter que cette vague d'hésitation fasse reculer la couverture vaccinale et se multiplier les épidémies, les gouvernements réagissent. Et beaucoup optent pour la fermeté.
En Ontario comme dans plusieurs États américains, de nombreux vaccins sont requis pour entrer à l’école. Si une exemption pour des raisons non médicales est toujours possible, on a compliqué les démarches pour l’obtenir. On espère ainsi faire pencher les personnes qui hésitent du côté du vaccin, ne serait-ce que parce que c’est le choix le plus facile.
En Californie, où le mouvement antivaccins est particulièrement actif et où les épidémies de rougeole ont frappé durement, on a carrément retiré le droit aux parents de demander une exemption pour des motifs religieux ou de conscience.
En Australie, c’est le coût financier entourant le refus des vaccins qu’on a gonflé. La politique No Jab, No Pay (pas de vaccins, pas de paie), en vigueur depuis 2016, fait en sorte que les familles australiennes qui ne font pas vacciner leurs enfants peuvent perdre des milliers de dollars en allocations ou en crédits d’impôt.
Certains pays, comme la France ou l’Italie, ont carrément adopté des lois qui rendent la vaccination obligatoire.
Néanmoins, ces approches contraignantes fonctionnent-elles?
À plusieurs endroits, elles semblent bien avoir amélioré la couverture vaccinale. Or, malgré ce succès à court terme, certains spécialistes de la santé publique se demandent si de telles mesures n’auront pas pour effets de braquer certains parents qui n’étaient qu’hésitants au départ et d’amener de l’eau au moulin du mouvement antivaccins.