La mouche des fruits méditerranéenne et les ravages qu'elle cause à de nombreuses récoltes occupent les chercheurs depuis des années. Une découverte publiée dans la revue Nature, cette semaine, suggère de nouveaux moyens de la combattre.
L’espèce Ceratitis capitata, mieux connue sous le nom de « mouche des fruits méditerranéenne », s’attaque aux récoltes d’environ 250 types de fruits et légumes dans le monde. Elle sévit dans les zones tropicales et subtropicales.
Pour réduire sa population, les experts ont recours depuis plusieurs années à la technique de l’insecte stérile, qui se veut une solution de rechange à l’utilisation de pesticides. Le processus utilise la technologie nucléaire.
Il faut d’abord produire d’énormes quantités d’insectes mâles, puis les irradier pour les rendre stériles, avant de les relâcher dans la nature. Lorsqu’ils s’accoupleront avec des femelles sauvages, il n’en résultera ainsi aucune descendance.
La technique de l’insecte stérile est déjà beaucoup utilisée pour lutter contre certaines espèces de mouches des fruits, mais son développement demeure à ses débuts pour ce qui est des moustiques. Certains d’entre eux pouvant être vecteurs de maladies comme la malaria.
Il existe plusieurs sites de production d’insectes mâles qui parviennent, au moyen de divers procédés, à séparer les femelles du lot. Étant donné que les femelles de nombreuses espèces d’insectes peuvent piquer pour se nourrir de sang, il est important de ne pas en relâcher dans la nature après la reproduction en laboratoire. Même stériles, ces femelles pourraient toujours transmettre des maladies.
Une équipe de chercheurs internationaux a révélé, cette semaine, avoir découvert un gène et une protéine qui permettraient de produire des mouches des fruits méditerranéennes mâles encore plus efficacement que ce qui se fait actuellement. Le professeur Ioannis Ragoussis, directeur du programme des sciences du génome au Centre d'innovation Génome Québec et Université McGill, fait partie des auteurs de cette étude.