On connaît l’immense talent du peintre. Or le formidable trait de crayon de Léonard de Vinci a également été l’outil d’une autre de ses aventures scientifiques : la composition du traité d’anatomie le plus détaillé de son époque.
Fasciné tôt par la nature, de Vinci s’est aussi vu inculquer par son maître, Le Verrocchio, l’idée qu’un peintre sérieux doit être anatomiste.
Il poussera l’exercice plus loin que quiconque avant lui, pratiquant avec d’autres savants des dizaines d’autopsies pour comprendre la composition et le fonctionnement du corps humain.
Ce faisant, de Vinci a noirci des centaines de pages de dessins précis, d’une grande clarté. Il a représenté le squelette dans ses moindres détails, les muscles, les organes et leur vascularisation, etc. Il a révélé à ses contemporains le fonctionnement, voire l’existence de diverses pièces et parties du corps.
Cela a non seulement nourri sa démarche artistique, mais aussi donné à ses toiles un réalisme sidérant. Mais de Vinci caressait également le projet de diffuser toute cette connaissance en rassemblant ces planches en un traité d’anatomie.
Éparpillé entre mille projets, il ne complétera pas l’ouvrage avant sa mort; d’autres le feront plus tard. Certaines planches ont toutefois pu circuler, inspirant notamment André Vésale, considéré comme le père de l’illustration anatomique. Ce dernier en a repris plusieurs dans La structure du corps humain, un ouvrage qui a bouleversé le monde en 1543.