L'analyse de cèdres pluricentenaires montre que l'explosion des taux de carbone dans l'atmosphère, depuis la révolution industrielle, a transformé la façon dont les arbres de la forêt boréale poussent, se nourrissent et respirent.
C’est ce qu’ont découvert des chercheurs en étudiant les entrailles des cèdres blancs des îlots du lac Duparquet, en Abitibi-Témiscamingue. À 500, 800, voire plus de 1000 ans, il s’agit des plus vieux arbres vivants de la forêt boréale.
Pour les scientifiques, ces vénérables troncs sont autant de capsules à voyager dans le temps. Chacun de leurs cernes de croissance raconte les conditions dans lesquelles se trouvait l’arbre pendant une année de sa vie.
L’étude de ces cernes et l’analyse des isotopes d’oxygène et de carbone qu’ils contiennent ont montré que le métabolisme des arbres s’est transformé radicalement depuis le début de l’ère industrielle, vers 1850.
La découverte de la biologiste Claudie Giguère-Croteau et du professeur Étienne Boucher, du Département de géographie de l’Université du Québec à Montréal, et de leurs collègues a été publiée dans la prestigieuse PNAS, la revue scientifique de l’académie nationale des sciences des États-Unis.
Ces scientifiques ont constaté que la hausse des concentrations en CO2 dans l'atmosphère a transformé jusqu'au métabolisme des arbres, perturbant non seulement leur croissance, mais aussi le cycle de la pluie.
Étienne Boucher et son équipe sont allés trouver des indices des climats anciens dans les arbres millénaires conservés au fond de lacs de la Haute-Manicouagan.
Réécoutez le reportage de Jean François Bouthillette, qui les a accompagnés sur le terrain!