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Femmes en recherche, science plus fiable?

Les années lumière, ICI Première.
Audio fil du dimanche 10 février 2019

Femmes en recherche, science plus fiable?

Une meilleure science grâce aux équipes mixtes : Le point avec J. F. Bouthillette

Une jeune femme tient une pilule entre ses doigts.
Des chercheurs ont mesuré l'effet de la présence de femmes scientifiques sur la qualité d'articles publiés dans des revues scientifiques. PHOTO : getty images/istockphoto / scanrail
Les années lumière, ICI Première.
Les années lumièrePublié le 8 février 2019

L'analyse de plus de 11 millions d'articles scientifiques révèle que la présence de femmes au sein des groupes de chercheurs est associée à des études plus fiables dans le domaine de la santé. Des chercheurs ont démontré que le genre des scientifiques influence grandement leur propension à tenir compte, dans leurs recherches, des différences entre hommes et femmes, ou entre mâles et femelles.

On aborde habituellement la question de la sous-représentation des femmes en science du point de vue de l’équité. Ces chercheurs sont allés mesurer, eux, quel effet concret la présence de femmes en science avait sur la qualité des articles scientifiques publiés.

Ce que Vincent Larivière, professeur à l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information de l'Université de Montréal, et ses collègues ont trouvé, c’est que la présence de femmes parmi les principaux auteurs d’un article est étroitement associée à la prise en considération de cette dimension fondamentale de la santé qu'est la différence entre les sexes. Leur article a été publié dans la revue The Lancet (Nouvelle fenêtre).

À l’inverse, les articles dont les principaux artisans (premier et dernier auteurs) sont deux hommes sont beaucoup plus susceptibles de ne pas considérer ces différences.

Ce genre d’omission n’est pas un détail, et ses effets sont parfois funestes. Entre 1997 et 2000 aux États-Unis, par exemple, une dizaine de médicaments ont été retirés du marché après que des femmes eurent perdu la vie en les utilisant. On n’avait pas suffisamment étudié les effets secondaires qu’ils pouvaient avoir sur elles.

L’article souligne aussi que la communauté des chercheurs et chercheuses dans son ensemble a progressé depuis 1980 et qu'elle fait mieux qu’avant en matière de prise en compte du sexe. Cela n’est pas étranger au fait que les femmes sont devenues plus nombreuses dans le domaine, croit Vincent Larivière.

Pour le professeur, ces découvertes sont une démonstration claire de l’intérêt de la diversité dans les groupes de recherche – un intérêt qui dépasse la notion d’équité et qui touche aussi la qualité de la recherche.