« Les droits de propriété ne devraient pas avoir préséance par rapport aux priorités de la santé publique », affirme Marc-André Gagnon, professeur de politique publique à l'Université Carleton et spécialiste des politiques pharmaceutiques.
Le grand problème en matière de production de vaccins, insiste Marc-André Gagnon, c'est que les grandes compagnies pharmaceutiques refusent de partager leurs brevets.
Il rappelle que le vaccin de Moderna a été financé à 100% par des investissements publics.
Pourquoi cette grande compagnie n'ouvre-t-elle pas le brevet et ne rend pas le vaccin "public"
, s'interroge-t-il.
« Il faut faire en sorte que les autorités de santé publique développent la confiance chez la population. Et un des problèmes qu'on a, c'est que les vaccins reposent sur le monopole privé et d'ententes confidentielles avec les différents pays. Ça ne va pas bien pour construire cette confiance-là. »
Production de masse
Une telle ouverture des grandes compagnies pharmaceutiques permettrait, selon lui, de produire à plus grande échelle et plus rapidement les vaccins pour contrer la prolifération de la COVID-19.
D'autant plus que le Canada a une grande capacité de production, autant dans le secteur public que dans le secteur privé.
« Le problème, c'est que les vaccins, c'est compliqué ! Ce n'est pas juste d'avoir la recette et de la produire. Ça prend une expertise, un savoir-faire et une collaboration scientifique pour faciliter le déploiement des capacités de production. »
L'argent avant la santé publique
Marc-André Gagnon estime que des progrès immenses ont été réalisés dans les derniers mois pour développer le vaccin contre le coronavirus.
Ce qui le désole, c'est que ces nouveaux produits servent d'abord et avant tout à renflouer les coffres des grandes entreprises, plutôt que de servir l'intérêt public dans l'effort de guerre
contre la COVID.