Une étude publiée dans Nature Reviews Urology tente de mieux comprendre la santé reproductive des hommes afin de partager davantage le poids de la responsabilité reproductive entre les hommes et les femmes. « On a mis en évidence qu'il y avait quand même un grand besoin de trouver des façons de traiter l'infertilité masculine différemment et de pousser les diagnostics, ce qui n'est probablement pas suffisamment fait actuellement en clinique », indique la chercheuse Géraldine Delbès, l'une des coauteurs de l'étude.
Géraldine Delbès, professeure agrégée à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), rappelle que selon l'Organisation mondiale de la santé, un couple sur six fait face à l'infertilité. Elle explique que de ce nombre, 30 % sont liés à des causes chez la femme, 30 % viennent de problèmes de reproduction des deux partenaires, mais que 30 % seraient attribuables à l'homme.
Quelle que soit la cause de l'infertilité, explique Mme Delbès, ce seront souvent les femmes qui auront à subir les traitements. « Il n'y a pas forcément de traitement pour les hommes quand ils arrivent en clinique et qu'ils sont diagnostiqués », déplore-t-elle.
« Ce sont un peu des sujets tabous et ce sont des études qui sont difficiles à faire. Difficile d'avoir des hommes volontaires pour ce genre de sujet, donc ce sont autant de données qui sont mal connues. »
L'étude recommande aux gouvernements et aux services médicaux de se pencher sur l'infertilité masculine afin de mieux la traiter. On devrait informer les gens que ce n'est pas juste la femme qui porte le poids de ce projet de reproduction, de faire des enfants; l'homme aussi a sa part à jouer
, insiste Géraldine Delbès, en donnant des exemples de facteurs environnementaux et comportementaux qui peuvent compromettre la santé reproductive des hommes.