L'Université McGill, à Montréal, en collaboration avec l'Université du Manitoba et du Collège Vancouver Community, lance une enquête pancanadienne sur l'expérience des professeurs concernant le climat dans lequel ils travaillent depuis les discussions autour de la liberté universitaire.
Il y a environ deux ans, la chargée de cours de l’Université d’Ottawa, Verushka Lieutenant-Duval, a été suspendue pour avoir utilisé le mot en n
en salle de classe. L'affaire a divisé le milieu universitaire et on ne s'entend toujours pas sur la meilleure manière de protéger la liberté universitaire.
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Au Québec, la commission Cloutier avait été mise sur pied par le gouvernement en août 2021 à la suite de quelques incidents survenus dans les universités et relayés dans l'actualité.
Selon le professeur d'histoire à l'Université de Saint-Boniface et représentant ordinaire francophone pour l'Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) Patrick Noël, la liberté universitaire n’est pas une liberté d’expression.
C'est une liberté qui est présente à l'université, qui implique certains privilèges, mais aussi certaines responsabilités notamment. On a une liberté d'enseignement et de discussion, on a une liberté de recherche, de création et de publications
, dit-il.
Cependant, cette liberté-là, ce n'est pas le voile qui nous permet de dire n'importe quoi.
Mais depuis quelques années, le professeur observe que la rigueur scientifique laisse de plus en plus la place à une espèce d'idéal ou de pureté morale. Il estime que si cela continue, la mission de l'université sera bafouée.
Pour l’historien, l’université ne devrait pas être un espace sécuritaire où les étudiants et le corps professoral ne doivent pas être froissés.
La commission Cloutier, sur laquelle repose le projet de loi 32, le dit noir sur blanc
, insiste-t-il.
Bien que le projet de loi 32 présente selon lui plusieurs lacunes, Patrick Noël soutient que cette loi pourrait assurer, au Québec, une uniformité dans les institutions universitaires.