René Doyon aurait pu être un grand musicien. Au conservatoire, on voulait qu'il soit altiste, mais il a plutôt choisi la science, passion oblige. Aujourd'hui, l'astrophysicien est l'un des cerveaux derrière la mission du télescope James-Webb, le successeur de Hubble, conçu pour observer les coins les plus reculés du cosmos. Il y collabore depuis les années 90. Le Beauceron avait déjà la tête dans les étoiles à l'adolescence, dans l'érablière familiale. Il est rapidement devenu expert en son domaine et espère maintenant percer le mystère de l'origine de l'Univers, rien de moins.
Il est bien difficile pour la moyenne des ours de comprendre ce que René Doyon et ses équipes tentent de découvrir. Le spécialiste en lumière infrarouge (et excellent communicateur) résume ainsi son impressionnante quête : « On essaye de répondre à de grandes questions fondamentales : comment les galaxies se sont formées et comment elles ont évolué. [...] Sommes-nous seuls dans l'Univers? »
Il espère trouver des réponses à ses questions grâce au télescope James-Webb, « la machine la plus complexe que l'humanité ait construite jusqu'à présent ». Que peut-il faire de plus que tous les autres télescopes? La réponse de l’astronome fait rêver : il peut voir si loin qu’il pourrait potentiellement témoigner des débuts de l’Univers.
D’ailleurs, il estime que pour être chercheur, il est impératif de rêver, puisque « c’est ce qui fait avancer le monde ».
René Doyon croit-il donc en l’existence de la vie intelligente ailleurs que sur Terre?
« On sait que les mêmes éléments chimiques [qu’ici] existent ailleurs dans les confins de l’Univers. [...] Ce qui s’est passé ici a dû se passer ailleurs. »
L’astrophysicien juge même que l’humanité pourrait être fixée sur la question d’ici quelques décennies.