De plus en plus congestionnés, les grands axes routiers font la vie dure aux citoyens du Grand Montréal. La journaliste Marie-Eve Cousineau s'est penchée sur le problème.
Du déménagement au changement d’emploi, toutes les avenues sont bonnes pour éviter d’être pris au piège dans les embouteillages quotidiens. Suzie Therrien, une Montréalaise dans l'âme, a pris les grands moyens en quittant la métropole. Voyant son état de santé se détériorer en raison des problèmes de circulation et de stationnement dans Ville-Marie, son conjoint a finalement accepté de déménager à Boucherville.
« Je pense que c'est vraiment quelque chose qui augmente la qualité de vie de chaque personne de pouvoir se rendre efficacement non seulement vers son travail, mais vers sa famille, vers des commerces pour aller faire rouler l'économie, s'approvisionner en choses, voir des gens », croit Suzie Therrien.
Mais la Rive-Sud de Montréal compte également son lot de congestion. Ayant choisi le transport en commun pour se déplacer à son travail à Montréal, elle met maintenant 50 minutes pour s’y rendre. Heureusement, son problème du stationnement est réglé tout comme celui de la circulation pour aller à l’épicerie.
Une coalition pour la mobilité
Mme Therrien n'est pas la seule à être aux prises avec des problèmes de congestion. Les automobilistes qui empruntent les autoroutes 20 et 30 sont souvent coincés dans des embouteillages. C’est pourquoi en mars dernier, la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud a créé la Coalition autoroute 30, une organisation qui regroupe toutes les municipalités touchées par sa congestion, de Saint-Bruno-de-Montarville à Sainte-Julie.
L’association revendique l’élargissement de l'autoroute avec une troisième voie. Elle souhaite en faire un tronçon dédié au transport collectif, au covoiturage et aux voitures électriques. Cette solution est bien accueillie par Suzanne Roy, la mairesse de Sainte-Julie : « Quand on prend le transport collectif et qu'on est stationné sur l'autoroute 20 ou l'autoroute 30 dans l'autobus, on n'a pas l'impression qu'on a nécessairement fait le meilleur choix. Avec une vraie voie réservée, quand on va être assis dans sa voiture solo et qu'on va voir l'autobus qui passe et qui se rend facilement au REM, par exemple, peut-être que là, les gens vont décider de prendre le transport collectif. »
Une autoroute surutilisée
La présidente de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud, Catherine Brault, a réalisé un sondage maison l’an dernier afin de connaître un taux approximatif de fréquentation de l’autoroute 30. Les entreprises sondées ont révélé qu’environ 80 % de leurs employés l’empruntent.
« Oui, des retards, oui de la difficulté à recruter. Puis on est dans une période de pénurie de main-d'oeuvre, alors il faut essayer de rendre ça plus attrayant de venir travailler sur la Rive-Sud », insiste-t-elle.
La situation est d’autant plus critique puisque plusieurs projets d’envergure sont prévus pour la Rive-Sud, notamment la nouvelle usine de Molson-Coors à Longueuil et l'agrandissement du port de Montréal à Contrecœur. Bientôt, davantage d'automobilistes seront amenés à circuler sur les autoroutes.