Dix-huit millions de personnes suivent la page Facebook Humans of New York, qui regroupe des portraits de résidents de La Grosse Pomme. Thibault Carron et Mikaël Theimer s'en sont inspirés pour créer Portraits de/of Montréal, un blogue devenu un livre en mai dernier. Les Montréalais ont laissé l'objectif de ces deux passionnés capturer leur image et leurs histoires.
« Chaque personne a une histoire. Absolument tout le monde. Il faut prendre assez de temps pour la trouver. » Après avoir travaillé dans les marchés, Thibault Carron a appris durant un an la photo. Avec son ami Mikaël Theimer, insatisfait de sa vie professionnelle d’alors, il se lance dans l’aventure Portraits de/of Montréal en 2014.
La photo comme brise-glace
Pour les deux photographes, l’objectif de l’appareil est un prétexte à la rencontre avec autrui. Selon ces deux complices, la conversation peut commencer de mille façons différentes. En posant des questions « assez simples et philosophiques », comme « Quels conseils donneriez-vous à vous-même plus jeune? », ils parviennent rapidement à connaître les sujets de leurs photos.
En présence de gens qui leur sont inconnus, les personnes photographiées se confient, et livrent parfois des histoires qu’ils n’aborderaient pas avec leurs proches, selon Thibault Carron.
En quête d’unicité
Les photographes de Portraits de/of Montréal se souviennent de chacune de leurs rencontres. Celle de France, par exemple, camelot pour le journal L’Itinéraire. Elle refusait les photographies parce qu'elle n’était pas à l’aise avec son image. Mais comme ils l’ont écoutée, elle a accepté de se faire tirer le portrait.
La photo est une respiration dans une ville qui peut quelquefois rendre le passant anonyme : « Tout le monde a les yeux baissés sur son téléphone. Ce qui ne veut pas dire que les gens sont moins ouverts », explique Thibault Carron.