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Préservation du patrimoine : aller au-delà de la façade

Des grues devant un bâtiment aux multiples fenêtres.
La façade de l'ancienne école Alexandra est composée d'un mélange de pierre naturelle et de béton fabriqué.PHOTO : Radio-Canada / René Saint-Louis
Publié le 8 janvier 2021

Quand vient le temps de rénover un bâtiment patrimonial, l'option la plus facile consiste souvent à préserver sa façade, en reconstruisant tout le reste. La solution du façadisme est de plus en plus privilégiée, même dans le secteur public, mais cela inquiète des spécialistes du patrimoine. C'est notamment l'option qui a été choisie pour le nouveau pavillon de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), qui se trouvera dans l'ancienne école Alexandra.

Située rue Sanguinet, l’ancienne école Alexandra a été construite en 1911-1912, dans le style néo-Tudor. Sa façade est composée d’un mélange de pierre naturelle et de béton préfabriqué.

L'édifice a été reconnu par la Ville de Montréal comme bâtiment d’intérêt patrimonial de valeur exceptionnelle. Mais, selon le directeur des projets immobiliers majeurs de l'UQAM, Jean-Philippe Poulin, il n’était possible que de conserver la surface externe de l'édifice : L’intérieur du bâtiment comme tel ne pouvait pas être conservé. On le reconstruit comme ce qu’il était à l’origine. Ça va donc avoir le même aspect et le même usage.

Pour pouvoir procéder de la sorte, il a fallu modifier la liste d’anciennes écoles patrimoniales sur laquelle l’ancienne école Alexandra est inscrite. Le mot vestiges a été ajouté devant le nom du lieu, de sorte que ce n’est plus le bâtiment, mais ses vestiges, qui sont considérés comme patrimoniaux. Aucune opposition n’a été faite à ce changement; personne n’a demandé la tenue d’un référendum.

Cette façon de faire déplaît grandement au directeur des politiques d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru. De le faire passer de la colonne des bâtiments à la colonne des vestiges, ça a l’air d’un truc de comptabilité créative, pour emprunter un terme poli, dit-il.

Il croit que les instances publiques devraient faire plus d’efforts pour tenter de conserver l’entièreté de leurs édifices patrimoniaux, en ne soumettant pas, par exemple, les bâtiments historiques aux mêmes normes que les constructions neuves.

De son côté, la responsable du dossier du patrimoine dans l’arrondissement Ville-Marie, Anne-Marie Sigouin, précise que, dans le plan de mise en valeur du patrimoine qu’il a adopté en novembre dernier, l’arrondissement prévoit déjà se doter de balises pour prévenir le façadisme. Il compte également intégrer à son plan d’urbanisme les recommandations du rapport sur le façadisme préparé par le Conseil du patrimoine de Montréal.

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