Québec a annoncé récemment la protection d'un peu plus de 100 000 kilomètres carrés de terres pour atteindre son objectif de protéger 17 % du territoire avant le 31 décembre 2020. C'est donc mission accomplie pour le gouvernement. Le problème, c'est que ces terres sont, pour la plupart, loin des centres urbains, et donc peu accessibles à la population.
On trouve de ces nouvelles terres protégées dans le Grand Nord, à l'île d'Anticosti, en Gaspésie et dans les monts Chic-Chocs, dans le Bas-Saint-Laurent. Dans le sud de la province, seuls un kilomètre carré à la Station de biologie des Laurentides, et 54 kilomètres carrés dans le parc régional de la Forêt-Ouareau, dans Lanaudière, ont été ajoutés.
Dans cette région au nord de Montréal, des regroupements citoyens militent depuis des années pour qu’une plus grande portion du territoire soit protégé, notamment sur le mont Kaaikop. La principale richesse dans notre région, c’est la villégiature et le récréotourisme
, fait valoir le président de la Coalition pour la préservation du mont Kaaikop, Claude Samson. C’est ce qui crée des emplois, bien avant les coupes forestières. On n’est pas contre les coupes forestières, on sait qu’il y a des endroits où c’est l’industrie qui empêche des villages de fermer, mais ce n’est pas le cas ici.
Je crois que la majorité des Québécois ne s’imaginent pas qu’on fait des coupes dans un parc régional
, affirme pour sa part la présidente d'Éco-corridor Kaaikop-Ouareau, un regroupement qui milite pour la création d'aires protégées au mont Kaaikop, au parc régional de la Forêt-Ouareau et dans le secteur des grands lacs de Chertsey. Je crois que le lobby de l’industrie forestière est beaucoup plus fort que nous, citoyens. Pourtant, nous ne sommes pas contre les coupes forestières, nous sommes pour des coupes au bon endroit et au bon moment. Nous, ce que nous voulons, c’est protéger les parcs régionaux de la région.
La Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP-Québec) estime qu’il faut revoir la gouvernance du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, car ses mandats consistant à protéger la faune et la flore et à favoriser le développement de l’industrie forestière ne sont pas compatibles, selon elle.
Elle milite aussi pour que le Québec protège 22 % de son territoire d’ici 2022, donc avant la fin du mandat actuel du gouvernement, et qu’une partie de ces terres se trouvent dans le sud de la province.