Le confinement imposé par la pandémie de COVID-19 met à l'épreuve de nombreux couples. Des psychothérapeutes et des avocats affirment que le nombre de demandes de médiation ou de thérapie pour des problèmes conjugaux est en hausse depuis le début de la crise.
Jamais je n’ai vu autant de demandes pour l’anxiété, pour la dépression et pour les couples, bien que plusieurs d’entre eux travaillent. Ils sont confrontés à tout ce qu’ils avaient mis sous le tapis.
Leila Serrar est psychothérapeute de couple et de famille depuis plus de 40 ans. Elle est à la tête d’une clinique regroupant 32 psychologues et elle est catégorique : les demandes d’aide sont beaucoup plus nombreuses qu’à l’habitude. Toutes les consultations se font désormais par vidéoconférence pour respecter les directives d’éloignement physique.
Selon Leila Serrar, les demandes de thérapie de couple sont toujours plus nombreuses après une longue fin de semaine, après une période de vacances ou au retour d’un voyage, car les conjoints ont passé beaucoup de temps ensemble et certains problèmes parfois éludés ou minimisés ont refait surface.
La psychothérapeute ajoute que de nombreux facteurs peuvent exacerber les tensions dans les couples en ces temps de confinement. D’abord, les écoles et les garderies assuraient une grande partie de l’éducation des enfants avant que le gouvernement les ferme. Ce sont les parents qui doivent maintenant assumer l’entièreté de leur éducation et de la discipline et ils peuvent avoir des divergences à ce sujet.
Leila Serrar souligne ensuite que l’alcool est accessible en tout temps lorsque l’on est à la maison, ce qui peut envenimer certaines situations.
Finalement, la pandémie engendre beaucoup de stress et d’anxiété pour bien des gens, ce qui n’a rien pour favoriser une vie de couple harmonieuse.
De son côté, l’avocate et médiatrice Nancy Provencher observe une hausse de demandes de médiation familiale. Elle se réjouit de constater que de nombreux dossiers réussissent à se régler hors cour puisque les tribunaux tournent au ralenti en ce moment et que seules les causes urgentes sont entendues. Elle ajoute qu’il est trop tôt pour savoir si la pandémie de COVID-19 sera à l’origine d’une augmentation du nombre de divorces et de séparations.
Mais la médiatrice constate qu'un bon nombre de familles profitent du confinement pour resserrer les liens entre leurs membres, ce qui est très positif, à son avis.