« On dit souvent : "Se connecter, c'est se compromettre." » Pour la codirectrice des communications du collectif Crypto.Québec, Anne-Sophie Letellier, il est impossible de naviguer sur Internet sans laisser de trace. Mais il existe plusieurs façons de se protéger contre les utilisateurs malveillants.
Crypto.Québec publie d’ailleurs le livre On vous voit : comment déjouer les malveillants sur Internet pour guider les utilisateurs et les aider à minimiser les risques. Le but, ce n’est pas que les gens se sentent inconfortables sur Internet, explique Anne-Sophie Letellier. C’est plutôt de créer une meilleure conscience des traces qu’on crée de manière consciente et inconsciente, et montrer comment on peut reprendre le contrôle progressivement sur sa vie numérique.
« On se dit souvent qu’on n’a rien à cacher, mais on ne sait jamais quand on va devenir quelqu’un d’intéressant. »
Voici trois conseils de Crypto.Québec pour éviter les ennuis :
1. Faites vos mises à jour religieusement
En plus d’offrir de nouvelles fonctionnalités, les mises à jour permettent de corriger les brèches de sécurité. Un ordinateur qui n’est pas mis à jour depuis un an va être beaucoup plus facile à attaquer qu’un ordinateur qui a été mis à jour
, affirme Anne-Sophie Letellier.
2. Choisissez un bon mot de passe
On ne cesse de le répéter, mais encore trop de gens choisissent un mot de passe facile à trouver. Il existe même une liste des mots de passe les plus populaires. C’est certain que les 100 mots de passe les plus utilisés vont être les premiers à être essayés
, prévient Anne-Sophie Letellier.
Elle conseille également d’avoir un mot de passe différent pour chacun de ses comptes. Si je suis un malveillant le moindrement intelligent et que j’ai votre courriel avec votre mot de passe, il y a de très bonnes chances que j’essaie le même mot de passe sur l’ensemble de vos comptes
, dit-elle.
3. Sauvegardez vos fichiers importants
Protéger sa vie numérique, ça veut aussi dire conserver ses biens numériques. Anne-Sophie Letellier recommande fortement d’avoir au moins trois copies de ses fichiers les plus importants, sur deux supports conservés dans des endroits différents.
Et les empreintes digitales?
De plus en plus d’appareils permettent le déverrouillage par empreinte digitale. Cette méthode est-elle plus sécuritaire que les mots de passe alphanumériques? Ça a vraiment des avantages, dans l’optique où c’est beaucoup plus difficile de falsifier une empreinte digitale, mais ça dépend des circonstances
, répond Anne-Sophie Letellier.
Elle fait remarquer qu’il est beaucoup plus difficile de soutirer à quelqu’un son mot de passe que de prendre sa main et de l’apposer sur l’appareil pour avoir son empreinte digitale.
Une responsabilité collective
Anne-Sophie Letellier souhaite que les gouvernements adoptent des normes plus sévères pour forcer les compagnies à préserver la vie privée des utilisateurs. Il y a une grande partie du bâton qu’on ne tient pas en tant qu’utilisateur
, croit-elle.
Elle pense toutefois que les citoyens ont le devoir de manifester leur préoccupation : Ce n’est pas une roue qui tourne toute seule. Si le gouvernement et les entreprises n’ont pas une pression, ils n’ont pas d’incitatifs pour pouvoir avancer là-dessus. Donc, si c’est quelque chose qui est important pour nous, il faut le revendiquer.