Selon l'ingénieur Bruno Massicotte, il est trop tôt pour spéculer sur les causes de l'effondrement du pont Morandi à Gênes, en Italie. Il pense néanmoins qu'il serait surprenant que la catastrophe soit due à une mauvaise conception du pont.
Le pont a quand même survécu 50 ans, donc il ne doit pas être aussi mauvais que ça
, dit-il.
Bruno Massicotte soulève l’hypothèse que le pont ait été mal entretenu, ou que l’eau de la rivière ait endommagé l’une des piles de la structure. Il y a beaucoup de causes possibles
, soutient-il.
Certains témoins affirment avoir vu un éclair frapper l'un des piliers du pont, mais l’ingénieur estime qu’il serait peu probable que cela soit la cause de l’effondrement : Il a 50 ans, il n’est pas à son premier orage. Si un orage l’a fait s’effondrer, c’est parce qu’il était sur le point de s’effondrer de toute façon. Ce serait la première fois qu'on verrait une structure s’effondrer à la suite d’un éclair.
Pas le même béton qu’aujourd’hui
Bruno Massicotte ne pense pas que le béton utilisé pour construire le pont Morandi avait réellement une durée de vie de 100 ans, comme on le croyait à l’époque. Ce sont de bons matériaux, mais ce sont des matériaux qui vieillissent, et on sait que les matériaux des années 1960 n'ont pas la même durée de vie que ceux qu'on fait aujourd’hui, affirme-t-il. Ils ont le même nom, mais ils n’ont pas les mêmes caractéristiques. La recette est différente.
L’importance de l’entretien
Bruno Massicotte insiste sur l’importance d’entretenir de telles structures et de surveiller et contrôler leur dégradation. Il précise que les haubans des ponts comme celui qui s’est effondré à Gênes sont des points sensibles qui méritent une attention particulière, mais que ce type de structure n’en est pas moins fiable.
Une chose est certaine : on tire toujours des leçons d’une catastrophe, souligne-t-il. Il y a des choses qui seront applicables, il y en a d'autres qui ne le sauront pas.