Un enregistrement sonore divise les internautes autour d'une question : entend-on « Laurel » ou « Yanny »? Les réponses semblent être également réparties entre les deux camps, et c'est bien normal, pense Sylvie Hébert, professeure titulaire au Département d'orthophonie et d'audiologie de l'Université de Montréal.
Elle affirme que l’enregistrement sonore est ambigu à la base et que cela force le cerveau à faire un choix. « Il y a un signal ambigu, et le cerveau va essayer de le désambiguïser en choisissant l’un ou l’autre », explique-t-elle.
Sylvie Hébert ajoute que la perception des fréquences joue également un grand rôle dans l’interprétation des sons que l'on entend. Comme les sons sont composés de plusieurs fréquences, il est possible d’entendre un mot différent selon que l’on perçoit mieux les hautes ou les basses fréquences. Les personnes qui entendent « Yanny » perçoivent moins les basses fréquences, tandis que celles qui entendent « Laurel » perçoivent moins les hautes fréquences.
La spécialiste précise qu’en vieillissant, nous perdons généralement l’aptitude à percevoir les hautes fréquences.
Elle souligne également que la qualité des hautes et des basses fréquences dépend aussi de l’appareil utilisé pour diffuser le son.
Un autre élément peut aussi expliquer l'illusion auditive, selon Sylvie Hébert : l’attente que les gens ont en écoutant l’enregistrement sonore. « On contraint notre système auditif à entendre ce que l’on veut entendre, dit-elle. On confirme nos attentes, finalement. »
Une question demeure toutefois… Le mot prononcé dans l’enregistrement est-il « Yanny » ou « Laurel »? « Je pense que dans la bande originale, c’est Laurel qui est dit », répond Sylvie Hébert.
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