La titulaire de la Chaire industrielle CRSNG en eau potable, Michèle Prévost, estime que l'incident survenu jeudi à Montréal, où de l'eau potable a été contaminée par un déversement de produit chimique, montre que le traitement des tours de refroidissement est mal encadré.
« À mon avis, ça doit être mieux encadré au niveau du type et de la façon dont on applique ces produits chimiques, dont plusieurs sont toxiques », affirme-t-elle.
Elle dit avoir constaté à plusieurs reprises que les exploitants ne savent pas exactement quels produits sont utilisés pour traiter les tours de refroidissement.
« Dans le traitement des tours de refroidissement, c’est un peu le Far West en ce moment. On utilise beaucoup de produits, souvent en combinaison, et cette utilisation est peu encadrée, ce qui peut résulter dans des incidents comme il y a eu jeudi. »
La spécialiste déplore que le règlement adopté à la suite de la crise de la légionellose à Québec en 2012 ne précise pas comment utiliser les produits chimiques. Lorsqu'un incident survient, il est donc difficile de savoir quel produit a été utilisé, à quelle dose et à quel moment.
« Il est temps que la réglementation précise un peu mieux comment utiliser et comment répertorier ce qu’on fait avec ces produits-là », pense-t-elle.