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Les classes modulaires ne font pas l'unanimité

L'école Madeleine-de-Verchères, dans Rosemont, accueillera des classes modulaires pour pallier l'augmentation de clientèle scolaire.
L'école Madeleine-de-Verchères, dans Rosemont, accueillera des classes modulaires pour pallier l'augmentation de clientèle scolaire.PHOTO : Radio-Canada
Publié le 23 février 2018

Des élus d'arrondissements montréalais s'inquiètent de l'installation prochaine de classes modulaires dans certaines cours d'école pour pallier la hausse importante d'élèves observée à Montréal.

Par Dominic Brassard

Pour le maire de l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, ces classes modulaires ne favorisent en rien la vie de quartier. « Il y a de plus en plus de familles qui choisissent Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour s'y installer, dit-il. Là, le message qu'on envoie, c'est qu'on n'est pas prêt à les recevoir. »

Selon lui, une trentaine de ces unités seront installées dans cinq écoles de son arrondissement par la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ce qui pourrait réduire l'espace de jeu des enfants.

Pierre Lessard-Blais s'inquiète aussi de l'image négative que ces classes modulaires auront sur les enfants du quartier : « Si on croit à l'école publique, en envoyant nos enfants dans ces classes-roulottes, je trouve qu'on leur envoie un mauvais message sur l'importance de l'éducation, surtout en bas âge. »

Certains élus auraient préféré être informés plus rapidement par la CSDM de l'installation imminente de ces unités temporaires dans les cours d'école, car les arrondissements doivent maintenant délivrer des permis pour autoriser la commission scolaire à installer ces classes temporaires.

Pour Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, selon la réglementation en vigueur dans l'arrondissement, « ce ne sont pas des installations qui peuvent rester là pour plus de trois ans ». Le maire de l'arrondissement dit comprendre l'urgence de la situation tout en offrant sa collaboration, mais il ajoute du même souffle que « ce ne sont pas des mesures qui sont acceptables ».

La CSDM répond

La présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, reconnaît que l'installation de ces classes modulaires n'est pas idéale, mais elle la considère comme inévitable pour la rentrée. Elle souhaite obtenir la collaboration des arrondissements touchés par l'augmentation du nombre d'élèves.

« Le nombre d'élèves est plus élevé que [le nombre] d'agrandissements et de constructions parce qu'on a plus d'élèves que ce qui était prévu dans les statistiques du ministère [de l'Éducation], puis parce que le ministère n'inclut pas l'immigration et les [nouveaux ensembles] résidentiels dans ses données statistiques », explique la présidente de la CSDM.

Par ailleurs, elle affirme que ces classes modulaires sont là « pour une période minimale de cinq ans parce qu'il y a une question financière dans l'installation et la location ». Elle précise que, pour agrandir ou construire des écoles, « cela prend de trois à cinq ans ».

À propos de l'esthétisme de ces bâtiments temporaires, Catherine Harel Bourdon affirme que les fabricants de classes modulaires tentent d'améliorer leurs produits. « On essaie d'avoir des couleurs attrayantes à l'extérieur. Dans certains cas, on pourra installer aussi de la végétation, des arbustes, des fleurs autour des unités modulaires. »

Le ministère de l'Éducation est pour sa part invité par la présidente de la CSDM à financer plus de projets d'agrandissement et de construction d'écoles. « On a déposé pour 180 classes de demandes au mois de septembre, puis on a même bonifié [ces demandes] au ministère dans les derniers mois. Donc, la solution passe par une acceptation des projets par le ministère de l'Éducation. »

La pénurie de terrains et leur coût demeurent des défis pour les commissions scolaires qui pressent la Ville de Montréal à intervenir.

« C'est triste, mais, en même temps, il y a une limite à entasser les enfants à l'intérieur d'un milieu, et ces unités vont donner de l'air », ajoute Catherine Harel Bourdon.