Autrefois investis par un français international, les théâtres ont tardé à faire entrer la langue québécoise en leurs murs. Portrait de Jean-Claude Germain, l'un des grands instigateurs de ce changement qui a bouleversé la scène artistique de la province.
Alors que la langue correcte des pièces françaises est consacrée par les théâtres de la province, le Théâtre d’Aujourd’hui est le premier établissement à présenter exclusivement des pièces écrites par des auteurs québécois.
« On nous disait que compte tenu de notre population, de notre dramaturgie, on ne pouvait pas avoir de théâtre. J’ai réussi à dire : “Ce n’est pas impossible!” », raconte Jean-Claude Germain, qui a déjà été directeur artistique du Théâtre d’Aujourd’hui. C'est un changement qui « a permis [au théâtre québécois] de devenir international », croit l'auteur dramatique.
Les belles-sœurs
À l’aube du 50e anniversaire de la première lecture publique de la pièce en joual de Michel Tremblay Les belles-sœurs au Théâtre d’Aujourd’hui, Jean-Claude Germain revient sur l’importance d’utiliser une langue qui nous ressemble.
« Ce n’est pas qu’une question d’accent, c’est une question de respiration. C’est une façon d’être, aussi. [...] Tout à coup, la découverte avec Les belles-sœurs, c’est que cette langue-là, toute seule avec rien, a un impact fantastique sur le public. »
Le pouvoir de l'acteur
Ce changement de mœurs a également modifié le rapport de pouvoir des acteurs, qui ont désormais une voix, et « cela est arrivé en même temps que le Parti québécois ».
Radio-Canada diffuse ce soir Jean-Claude Germain : le poids de la langue, un documentaire de la série Les grands reportages – Personnalités portant sur la vie de l'auteur dramatique.